En réponse à l’annonce du gouvernement ontarien de reporter le dépôt de son budget, le SCFP‑Ontario, qui représente 280 000 travailleurs du secteur public, exige que le gouvernement de l’Ontario adopte davantage de mesures et injecte davantage de ressources pour soutenir les collectivités et les travailleurs de la province qui sont touchés par la COVID-19.
« Il était clairement nécessaire de reporter le budget de la semaine prochaine », concède Fred Hahn, président du SCFP-Ontario, concernant le plan de la province de dévoiler une mise à jour économique le 25 mars, plutôt que le budget prévu. « Ça aurait été impossible de présenter la semaine prochaine un budget provincial qui puisse répondre pleinement aux besoins des collectivités, alors que les choses évoluent si rapidement. Mais jusqu’à maintenant, les conservateurs de Doug Ford n’ont pas présenté de mesures à la hauteur du défi actuel, ni démontré que la mise à jour économique de la semaine prochaine offrira aux collectivités les investissements nécessaires. »
Le SCFP-Ontario croit que les mesures annoncées jusqu’à présent sont nettement insuffisantes. Le gouvernement a annoncé une campagne de sensibilisation de 10 millions de dollars, une amélioration des capacités d’analyse en laboratoire, un fonds d’urgence de 100 millions de dollars et l’ébauche d’une loi pour lever les restrictions entourant les congés de maladie et protéger les emplois d’une certaine façon.
« Le fonds d’urgence doit être bonifié pour pleinement soutenir les travailleurs, dont nos membres, qui continuent d’offrir des services publics essentiels partout en Ontario », souligne Candace Rennick, secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario. « Il est temps que M. Ford reconnaisse que tous les travailleurs doivent avoir accès à des congés de maladie et qu’il agisse immédiatement en ce sens. Nous devons améliorer le soutien offert pour répondre aux besoins créés par la pandémie. »
Le maire de Toronto, John Tory, a annoncé que les employés de la ville ne seront pas mis à pied en raison de l’annulation des programmes municipaux et qu’ils seront rémunérés pour leurs quarts. « Voilà le genre de mesures qu’on veut voir de la part du gouvernement provincial, indique M. Hahn. Un congé sans solde – auquel n’ont même pas droit toutes les personnes touchées par cette crise – n’est pas suffisant. Si Toronto peut annoncer ces mesures, et que l’Alberta peut offrir 14 jours de congé rémunéré aux travailleurs, alors l’Ontario doit faire de même. »
« On doit aussi se souvenir que ce sont les plus vulnérables qui seront les plus affectés », rappelle M. Hahn, qui presse le gouvernement ontarien d’annoncer des mesures en ce sens. Par exemple, le SCFP-Ontario demande au gouvernement d’augmenter les prestations du programme Ontario au travail et du Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées, et d’étendre son soutien aux travailleurs migrants qui n’ont pas accès aux prestations d’assurance-emploi.
Le SCFP-Ontario demande aussi au gouvernement de l’Ontario de presser le gouvernement fédéral de bonifier les prestations d’assurance-emploi et de lever entièrement la période d’attente de deux semaines pour toutes les personnes affectées par la fermeture de leur lieu de travail.
« Les conservateurs de Doug Ford ont baissé les impôts des entreprises et des contribuables les plus riches, puis ils ont utilisé cette baisse comme excuse pour affaiblir ou éliminer les services dont nous avons tous besoin », déplore M. Hahn, qui réclame des investissements pour soutenir les organismes financés par la province afin de s’assurer que les travailleurs affectés par le COVID-19 puissent être rémunérés. « Il faut combattre leurs tentatives de nous convaincre que nous n’avons pas les moyens de soutenir la population ontarienne en ce moment, et saisir cette occasion pour explorer des façons d’augmenter le financement, afin que personne ne soit laissé pour compte. »
« Une chose que nous avons tous apprise – peut-être à la dure – c’est que nous sommes tous dans le même bateau, conclut M. Hahn. Lorsqu’on soutient l’un d’entre nous, ça profite à tout le monde. »