Nilda Abuan travaille depuis 2011 comme préposée aux services de soutien au Embassy West Senior Living, une maison de retraite indépendante d’Ottawa.
Bien qu’elle adore son travail, elle savait depuis longtemps qu’elle et ses collègues méritaient de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail.
En juin 2018, alors qu’elle passait devant les bureaux du SCFP à Ottawa, elle a décidé de passer à l’action. Elle est entrée, a indiqué qu’elle souhaitait obtenir de meilleures conditions pour les employés du Embassy West et a demandé si le SCFP pouvait l’aider.
Grâce à l’aide du service de l’organisation du SCFP, Nilda Abuan a pu rapidement faire bouger les choses. En moins d’un mois, les employés du Embassy West avaient signé leurs cartes de membres du SCFP et la section locale 503 était accréditée pour les représenter. Le 9 août 2018, le SCFP a déposé un avis de négociation.
Le SCFP a maintenu la pression sur l’employeur pour que le processus de négociation progresse rapidement.
En octobre 2019, après 16 mois de négociation, un arbitre a rendu une décision octroyant à Nilda et une centaine d’autres travailleurs du Embassy West une première convention collective qui fait déjà une grande différence dans leur travail comme dans leur vie personnelle.
Avant d’adhérer au SCFP, les employés du Embassy West avaient seulement droit à trois congés de maladie par année et ils ne pouvaient en utiliser qu’un par tranche de quatre mois. Ils ont maintenant droit à 15 congés de maladie par année et peuvent accumuler jusqu’à 150 congés de maladie qui sont monnayables lorsqu’ils quittent leur emploi.
Leurs anciennes indemnités de vacances correspondaient à peine aux seuils minimaux prévus par la Loi sur les normes d’emploi. Ils peuvent maintenant prendre jusqu’à six semaines de vacances par année.
Auparavant, le calcul du temps supplémentaire en fonction d’une moyenne sur deux semaines faisait en sorte que les employés n’étaient payés en temps supplémentaire que s’ils dépassaient 88 heures de temps supplémentaires sur 14 jours. Les heures supplémentaires sont maintenant calculées sur une base quotidienne et hebdomadaire, avec un plafond de 37,5 heures par semaine.
Des primes pour le travail de fin de semaine et de quart ont été instaurées. De plus, les dispositions régissant les licenciements et les rappels ont été renforcées.
Mais surtout, la décision arbitrale a entraîné une hausse salariale variant entre 12 à 35 pour cent selon la classification des employés, une hausse bienvenue pour les préposés aux services de soutien qui gagnaient environ 15 dollars l’heure et les infirmières auxiliaires qui gagnaient environ 20 dollars l’heure avant de se joindre au SCFP. Mieux encore, ces hausses ont été accordées rétroactivement pour les 14 mois précédents. Pour un préposé aux services de soutien dont les revenus annuels bruts dépassaient à peine 30 000 dollars, ces paiements rétroactifs s’élèvent à 15 000 dollars.
Pour une première convention, les nouveaux membres de la section locale 503 ont de quoi être fiers. Mais ce n’est qu’un début, car bien d’autres gains sont à leur portée.
Dans un secteur qui devrait croître avec le vieillissement de la population, mais qui est encore caractérisé par la précarité d’emploi et des conditions de travail difficiles, les travailleurs du Embassy West ont montré que les travailleurs des maisons de retraite de partout au Canada peuvent se battre et obtenir de meilleures conditions.