Le SCFP-Québec, le plus important syndicat affilié de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), et le SQEES-FTQ, lequel représente des membres partout au Québec ̶ majoritairement dans le secteur de la santé et des services sociaux ̶ , ont déposé conjointement un mémoire dans le cadre du projet de loi no 5, Loi modifiant la Loi sur l’instruction publique et d’autres dispositions à l’égard des services de l’éducation préscolaire destinés aux élèves âgés de 4 ans.
À l’instar des différents groupes de la société civile, les deux organisations syndicales s’opposent fermement à l’implantation de services d’éducation préscolaire pour tous les enfants de 4 ans. Selon eux, c’est le réseau des centres de la petite enfance (CPE) qui devrait être étendu et développé puisqu’il a déjà fait ses preuves.
« L’empressement avec lequel le gouvernement veut rendre obligatoire l’offre de services d’éducation préscolaire pour les enfants de 4 ans n’a pas lieu d’être. Des études plus poussées et des consultations plus vastes devraient être menées, avant d’aller de l’avant avec un projet aussi ambitieux », de déclarer Denis Bolduc, président du SCFP-Québec.
La question des coûts astronomiques pour la mise en œuvre de ce projet est également soulevée dans le mémoire. En effet, ils sont passés de 122 400 $ par classe en campagne électorale à 800 000 $ aujourd’hui.
De plus, selon les syndicats, la pénurie de personnel enseignant, la faible capacité de l’État québécois à attirer de nouveaux employés et les délais à prévoir dans la construction de nouvelles classes de maternelle constituent des embûches de taille.
« L’investissement pour nos enfants ne devrait pas se faire dans le béton, mais bien dans le réseau des CPE actuels, qui est selon nous supérieur en tous points », de déclarer Sylvie Nelson, présidente du SQEES-FTQ.
« À notre avis, les locaux et les infrastructures du réseau des services de garde gagneraient à être mieux utilisés avant que de nouvelles constructions ne soient faites. Investir dans les services serait plus rentable d’un point de vue socioéconomique et le gain pour les enfants de moins de 5 ans, plus grand de cette manière », de rajouter madame Nelson.
Le SQEES et le SCFP demandent au ministre de mettre son projet de loi en veilleuse et de démarrer une vaste consultation auprès des groupes et organismes concernés et des spécialistes en la matière afin qu’un consensus soit dégagé sur les manières d’investir dans le bon modèle. Les deux syndicats souhaitent également que cette consultation soit menée par le ministre de la Famille.
Pour consulter le mémoire, cliquez sur ce lien : https://bit.ly/2WJbVYm