Le financement public consacré à l’enseignement postsecondaire a diminué au cours des vingt-cinq dernières années. Ce sous-financement chronique par l’État engendre une crise. Il transforme l’éducation postsecondaire de bien public qu’elle était en avantage privé dont profitent les riches.
Or, cette situation n’est pas inévitable. Il existe d’autres options. Ce document d’information s’intéresse à la création d’un système d’éducation postsecondaire de grande qualité, accessible, abordable et équitable. Un système qui favorise la participation citoyenne, la mobilité sociale, un développement économique socialement et écologiquement responsable, ainsi que la recherche dans l’intérêt public. Un système qui n’impose plus aux étudiants une dette ingérable et aux travailleurs, un statut précaire.
La baisse du financement gouvernemental s’explique par les choix de l’État. En un an (1997), le fédéral a réduit son financement de 60 %. Depuis, aucun gouvernement n’a totalement comblé l’écart. Si le gouvernement fédéral avait simplement maintenu son niveau de financement de 1992-1993, il y aurait près de 2 milliards de dollars de plus par an dans les transferts fédéraux pour l’éducation postsecondaire. Et cela ne tient même pas compte du fait que le nombre d’inscriptions a augmenté depuis 1992.
De la même manière qu’il l’a fait pour la Loi canadienne sur la santé, le fédéral devrait adopter une loi qui énonce une vision claire de l’éducation postsecondaire au pays. Cette loi devrait s’appuyer sur des principes comme l’universalité, l’accessibilité, l’administration publique et la transférabilité.
Le gouvernement fédéral devrait également collaborer avec les provinces pour diminuer et éventuellement éliminer les frais de scolarité. Notre système actuel est lourd et inefficace : des frais initiaux élevés qui sont réduits par la suite grâce à des remises, des réductions, des bourses, des prêts et des crédits d’impôt mal ciblés. D’énormes sommes d’argent sont consacrées à l’aide financière aux étudiants, alors que ceux-ci se débattent déjà avec d’énormes dettes. De nombreux pays offrent la gratuité ou la quasi-gratuité scolaire au niveau postsecondaire.
Changerons-nous notre système d’éducation ? La décision nous revient. Exigeons des actions de nos gouvernements fédéral et provinciaux.
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