Le SCFP exprime sa solidarité avec ses partenaires des Philippines, ACT et COURAGE, ainsi qu’avec la population de Mindanao, où la loi martiale règne depuis mai 2017.
Le président Rodrigo Duterte a imposé la loi martiale dans l’île de Mindanao à la suite d’une confrontation armée entre le Groupe Maute, un groupe affilié au groupe État islamique soupçonné de planifier des actes terroristes et les forces armées des Philippines.
Nous sommes déçus de voir que cet incident semble servir de prétexte à faire dérailler le fragile processus de paix en cours entre le gouvernement philippin, le Front démocratique national des Philippines et d’autres groupes de libération. Nous craignons que cela déstabilise encore plus la région et mène à une recrudescence des violations des droits de la personne.
Nous avons très peur que la suspension du droit commun encourage les militaires à abuser des peuples autochtones qui défendent leurs terres, dans la région, contre l’extraction des ressources naturelles, les projets énergétiques, les plantations et la militarisation de leurs collectivités.
Le SCFP est solidaire du peuple philippin en cette période difficile. Ancré dans notre mandat de faire respecter la paix et les droits de la personne, nous pressons le président Rodrigo Duterte :
- d’entendre la voix de ses citoyens et de lever la loi martiale. De plus, nous l’exhortons à ordonner la cessation des opérations militaires à Mindanao pour laisser place au processus de guérison, de réconciliation et de reconstruction dans les collectivités touchées ;
- de mener une enquête approfondie sur le heurt armé à Marawi ;
- de reprendre les pourparlers de paix entre son gouvernement et le Front démocratique national des Philippines afin de remédier aux causes profondes du conflit armé à Mindanao et dans l’ensemble de son pays.
Tout en déclarant notre soutien et notre solidarité, nous demandons à la communauté internationale de se rallier et de soutenir le peuple philippin dans sa recherche d’une paix équitable et durable.