Lorsqu’il a annoncé son intention de mettre fin à sa relation de près de 50 ans avec la buanderie Sudbury Hospital Service (SHS), l’hôpital a fait valoir que cette mesure lui permettrait d’économiser 500 000 $ par année.
« Donc, résume Sharon Richer, secrétaire-trésorière du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO), l’hôpital réduira son budget d’un demi-million, tandis que la perte de ces emplois et des achats de la buanderie auprès des entreprises locales privera notre communauté de plus de 6,4 millions de dollars. L’étude démontre que notre communauté et l’économie locale sont les grandes perdantes dans cette entente, à hauteur de près de 6 millions de dollars de plus annuellement que ce que HSN prétend pouvoir économiser en expédiant son linge sale par camion à Hamilton. »
« Les mots me manquent pour décrire l’illogisme de ce choix de l’hôpital et du gouvernement provincial, poursuit-elle. On tue nos emplois, on malmène l’économie de Sudbury, en fusionnant de force des services de santé et en expédiant des emplois dans le sud de l’Ontario. »
Trente-huit des 50 travailleurs de buanderie hospitalière qui vont perdre leur emploi sont membres de la section locale 2841 du Syndicat canadien de la fonction publique. Le CSHO, la division hospitalière du SCFP en Ontario, représente plus de 30 000 travailleurs à travers la province.
La présidente du SCFP 2841, Gisele Dawson, a réclamé maintes fois l’intervention du député de la région, Glenn Thibeault, afin de maintenir les emplois de buanderie à Sudbury. Selon un sondage, 90 pour cent des citoyens de Sudbury souhaitent que M. Thibeault et l’hôpital agissent en ce sens.
« C’est décourageant de voir que notre député ne respecte pas ses promesses envers nous, nos familles et l’économie locale, explique Mme Dawson. L’étude d’impact économique démontre que l’économie de Sudbury va perdre des millions de dollars chaque année. Il me semble que cela devrait le pousser à prendre notre défense, à faire annuler les licenciements et la décision de l’hôpital de faire affaire avec une buanderie du sud. »
« Nous demandons à notre député de pousser son gouvernement à investir dans nos emplois à Sudbury en maintenant la buanderie hospitalière ouverte et en lui permettant de moderniser ses installations, dit Mme Richer. L’État doit bien pouvoir offrir un prêt à la buanderie pour qu’elle modernise ses machines, question de prémunir la communauté contre cet impact économique ? »
Selon elle, l’État doit aussi faire comprendre à HSN qu’il n’amputera pas le budget de l’hôpital de 500 000 $ si celui-ci continue à faire affaire avec SHS, et ce, avant le 17 mars, dernier jour de travail pour les employés de buanderie hospitalière de SHS.
Entretemps, Mme Dawson demande au conseil de Sudbury d’utiliser les conclusions de l’étude d’impact économique pour faire pression sur le gouvernement et l’hôpital afin de « garder nos emplois chez nous, pour que toute la communauté en profite ».