Le ministre ontarien du Travail, Kevin Flynn, est de passage à Sudbury aujourd’hui. Les employés de buanderie hospitalière sur le point d’être licenciés aimeraient bien discuter avec lui. Malheureusement, les billets pour le dîner-causerie du ministre devant la Chambre de commerce de Sudbury coûtent trop cher.
« Nous n’avons pas les moyens d’assister à sa conférence, explique Gisèle Dawson, et notre pause du midi ne dure qu’une demi-heure. C’est pourquoi nous demandons au ministre Flynn de bien vouloir venir nous rencontrer à la fin de notre quart d’après-midi. Cela compterait beaucoup pour nous, les 38 employés qui n’auront plus de travail d’ici quelques semaines. On nous l’a décrit comme une personne attentionnée et sachant faire preuve d’empathie. Nous aimerions lui expliquer de vive voix les impacts de la politique de fusion des services hospitaliers de son gouvernement à Sudbury. » Mme Dawson est la présidente de la section locale 2841 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP 2841).
L’automne dernier, Health Sciences North (HSN) annonçait qu’elle résiliait son contrat avec la buanderie hospitalière de Sudbury, après près de 50 ans, alors qu’elle en est l’un des principaux propriétaires. Ce contrat ira à Mohawk Shared Services, une entreprise de Hamilton. En tout, 38 syndiqués et six cadres perdront leur employé à la buanderie de Sudbury d’ici la fin du mois de mars.
La Chambre de commerce présente le dîner-causerie comme une occasion de « rencontrer le ministre ». Le prix des derniers billets toujours en vente (sur Internet) va de 500 $ à 5 000 $. La publicité mentionne que le ministre décrira « ce que fait le gouvernement pour nous permettre de suivre l’évolution de la nature du travail » et qu’il expliquera « pourquoi 2017 s’annonce comme une année mémorable pour la protection des travailleurs ».
Selon le président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO), Michael Hurley, la visite du ministre à Sudbury, une ville où le taux de chômage refuse de fléchir depuis quelques années, « offre à celui-ci l’occasion de revoir une décision terriblement impopulaire : celle de rayer ces emplois de la carte locale. Or, quelle ironie qu’il soit ici pour parler de protection des travailleurs ! Nous lui demandons donc de protéger les travailleurs de la buanderie hospitalière en annulant ces licenciements inutiles. »
Cette semaine, le conseil municipal du Grand-Sudbury a choisi, à l’unanimité moins une voix, de mener une étude sur l’impact économique qu’aura la décision de HSN de faire affaire avec une buanderie hospitalière de Hamilton.
« De voir le conseil s’interroger sur les pertes que ce transfert d’emplois vers le sud ontarien fera encourir à Sudbury nous fait très plaisir, souligne Mme Dawson. Nous l’encourageons à prendre l’ascendant dans ce dossier, parce que nos emplois et le gagne-pain de nos familles méritent d’être défendus. »