Tandis que la rencontre des chefs de gouvernement du Canada, des États-Unis et du Mexique s’amorçait à Ottawa, les mouvements sociaux et les élus progressistes se sont mobilisés pour dénoncer le Partenariat transpacifique.
Une quarantaine de personnes, dont sept députés néo-démocrates fédéraux et des représentants du SCFP, ont en effet participé à un événement organisé par la porte-parole du NPD en matière de Commerce, Tracey Ramsey.
L’ancien élu à la Chambre des représentants du Mexique et membre du groupe Mexico Better Off Without the TPP (Le Mexique se porte mieux sans le PTP), Victor Suarez, et le militant Arthur Stamoulis de l’organisation américaine Citizens Trade Campaign ont souligné les conséquences dévastatrices de l’ALÉNA sur les travailleurs et l’économie du Mexique, ainsi que la hausse des violations des droits de la personne dans le pays.
Arthur Stamoulis a aussi dit que l’opposition au PTP est en hausse, notamment au sein de la classe ouvrière américaine.
L’économiste au Congrès du travail du Canada, Angella MacEwan, représentait le Réseau pour le commerce juste à l’événement. Elle a souligné que le PTP avait peu à voir avec le commerce puisque 97 pour cent du commerce entre les trois pays est déjà exempté de tarifs. Selon elle, le PTP est plutôt une entente antidémocratique qui accroît les droits et les pouvoirs des entreprises.
Les syndicats ont clairement indiqué leur opposition au PTT lors de la rencontre. Des représentants de l’Alliance de la fonction publique du Canada, du Syndicat national des employées et employés généraux et des services publics, des Métallos et d’Unifor étaient aussi présents.
Dans le cadre de cette mobilisation, une assemblée publique a été organisée sur l’heure du midi. De nombreux citoyens y ont pris part. Tracey Ramsey a déclaré aux personnes présentes qu’au Canada, la lutte contre le PTP ne fait que commencer. Elle a incité les Canadiens à faire connaître leur opposition au PTP. Plus de 15 000 mémoires provenant de groupes et individus ont déjà été soumis au comité parlementaire qui se penche sur l’accord.
Selon Arthur Stamoulis, la récente contestation par TransCanada de la décision du gouvernement américain de ne pas autoriser la construction du pipeline Keystone XL est la preuve que les dispositions sur le règlement des différends entre investisseurs et États contenus dans l’ALÉNA sont problématiques.
Victor Suarez a pour sa part affirmé que chacune des 43 ententes commerciales impliquant le Mexique favorise la mobilisation à l’interne et le rapprochement entre les opposants du continent, et ce, malgré la violence, la répression et les violations des droits de la personne qui se multiplient. Selon lui, le TPP fera augmenter l’écart entre les pauvres et les riches au Mexique. L’augmentation de l’insécurité alimentaire est une autre conséquence néfaste du libre-échange. Elle a entraîné un appauvrissement massif des petits agriculteurs et provoqué des vagues d’immigration. Le SCFP et ses partenaires ont contribué à rendre la visite de Victor Suarez et d’Arthur Stamoulis possible. Dans cette lutte contre le PTP, le SCFP travaille de concert avec Common Frontiers, le Réseau pour le commerce juste, le Conseil des Canadiens et le Réseau québécois sur l’intégration continentale. Le SCFP est membre du Réseau pour le commerce juste et de Common Frontiers.