L’initiative de première ligne est un projet conjoint de quatre syndicats du secteur public national : le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP), l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et le Syndicat national des employés généraux du secteur public (SNEGSP), qui s’associent à des syndicats frères en Colombie pour lutter contre la privatisation des services publics et renforcer mutuellement leurs combats pour défendre les droits de la personne et des travailleurs.
La délégation en Colombie a assisté à un important exposé sur l’Accord sur le commerce des services (ACS), un traité commercial international proposé qui, s’il est ratifié, exposera les services publics en Colombie, au Canada et dans 48 autres pays à un risque extrême.
Des négociations secrètes sur un nouvel accord commercial sur les services publics ont commencé en 2012 et ont donné lieu à 12 rondes de négociation entre les 50 pays participants, y compris le Canada, les États-Unis et l’Union européenne. Les services publics en cours de négociation comprennent l’éducation, la santé, l’eau, l’énergie, les services sociaux, les services financiers, les transports et les télécommunications. L’accord permettrait d’ouvrir les services publics à la privatisation, d’empêcher que les services publics privatisés ne reviennent au secteur public et de s’assurer que tous les futurs services publics soient couverts par l’accord.
Juan Diego Gomez, coordonnateur de l’Internationale des Services Publics (ISP) pour la région andine, a déclaré à la délégation canadienne des syndicalistes du secteur public que les négociations de l’ACS s’accélèrent rapidement et que les syndicats et la société civile de partout dans le monde doivent s’unir pour vaincre cet accord commercial multilatéral, tout comme ils ont enterré l’Accord de libre-échange des Amériques en 2005.
La clandestinité des négociations est un affront à la démocratie, selon Gomez. Aucun document officiel n’a été publié, et les intentions de l’ACS n’ont été examinées par aucun des parlements ni des organisations de la société civile des pays participants. Les syndicats et les autres organisations ont été mis au courant de la portée de l’ACS grâce à des fuites de documents et d’entrevues avec des négociateurs.
Worobec a dit qu’elle était choquée par le nombre de pays concernés et par le champ d’application de l’ACS. « Les bibliothèques du Canada confient déjà des activités à des sous-traitants, un phénomène qui pourrait prendre de l’ampleur avec l’ACS », dit-elle. « L’ACS va détruire les emplois du secteur public et créer plus d’emplois précaires. »
Worobec et d’autres délégués de la ligne de front ont été impressionnés par les stratégies et l’organisation des syndicats colombiens et des organismes de la société civile. Deux membres d’une coalition contre l’ACS ont parlé de leurs efforts pour organiser des ateliers dans tout le pays pour sensibiliser la population aux dangers de l’ACS et pour bâtir une opposition à l’accord.