Message d'avertissement

Attention : cette page est tirée de nos archives. Il se pourrait que notre site Internet contienne des informations plus récentes sur ce sujet. Pour le savoir, utilisez notre moteur de recherche.

La délégation menée par le SCFP pour enquêter sur les violations des droits de la personne et du travailleur aux Philippines a conclu sa mission de solidarité intertravailleurs de dix jours aujourd’hui. Cette délégation regroupait des représentants du SCFP, de l’Alliance de la Fonction publique du Canada et du Comité ontarien pour les droits de la personne aux Philippines. Ces personnes ont travaillé étroitement avec l’organisation partenaire du SCFP aux Philippines, la Confederation for Unity, Recognition and Advancement of Government Employees (COURAGE). La délégation a rendu visite à des travailleurs de la fonction publique pour enquêter sur la montée et l’intensification des attaques contre les fonctionnaires syndiqués, les organisateurs syndicaux et les défenseurs des droits.

La mission a été mise sur pied par COURAGE, la centrale nationale des fonctionnaires philippins, à la suite de l’exécution d’au moins six de ses dirigeants en cinq ans. Les membres de cette mission se sont rendus dans plusieurs centres urbains, comme les bureaux de la Metro Manila Development Authority (MMDA) à Makati, Calamba et San Pablo dans la province de Laguna, à Daet dans la province de Camarines Norte, à Bacolod et Iloilo dans les Visayas, ainsi qu’à Davao dans la Mindanao.

Les participants ont appris que l’armée surveille et intimide les chefs syndicaux, ceux-ci se faisant harcelés jusqu’à ce qu’ils abandonnent leurs activités syndicales. D’autres dirigeants syndicaux (surtout ceux qui dénoncent et combattent la corruption, la privatisation et les autres politiques antipopulation du gouvernement) se sont plaints d’actions antisyndicales, de sanctions administratives et civiles, voire de harcèlement physique.

On dénombre en ce moment 401 prisonniers politiques aux Philippines; 124 d’entre eux ont été emprisonnés pendant le régime Aquino. Deux organisateurs nationaux de COURAGE, Randy Vegas et Raul Camposano, surnommés « les deux COURAGEux », sont en détention à Daet (Camarines Norte) depuis le 3 décembre 2012, sous de fausses accusations de meurtre et de vol. Selon le groupe de défense des droits de la personne Karapatan, il y aurait eu 239 victimes d’arrestation et de détention illégale pendant le gouvernement Aquino.

Les représentants du SCFP ont souligné le fait qu’ils font face à des problèmes similaires en matière d’antisyndicalisme et de privatisation au Canada, tout en précisant que chez nous, les exécutions extrajudiciaires, arrestations illégales, disparitions forcées et autres violations flagrantes des droits de la personne et des syndicats sont inacceptables. Notre consœur Kelly Moist a relayé ce message dans un atelier intitulé « Les travailleurs des secteurs privé et public luttent pour de meilleurs salaires et la sécurité d’emploi, et contre la sous-traitance, la répression syndicale et la privatisation » et présenté au Colloque international sur les droits de la personne et la paix aux Philippines.

Vers la fin de leur voyage, les membres de la mission se sont engagés à sensibiliser les Canadiens aux violations des droits de la personne perpétrées par le gouvernement philippin contre ses fonctionnaires. Ils feront aussi campagne pour que la communauté internationale pousse le gouvernement philippin à cesser d’agir impunément et laisse à ses fonctionnaires leur liberté syndicale.