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La faiblesse record des taux d’intérêt permet aux gouvernements fédéral et provinciaux d’épargner des milliards de dollars de plus que prévu. Cela entraînera des déficits inférieurs aux prévisions et offrira de belles occasions d’accroître l’investissement public pour stimuler l’économie.

Le taux d’emprunt à long terme du gouvernement fédéral a chuté à 2,14 pour cent en juillet, le plus bas taux jamais enregistré. Son taux d’emprunt sur dix ans a chuté jusqu’à 1,58 pour cent et s’est établi à une moyenne de 1,92 pour cent jusqu’à maintenant cette année. C’est un peu moins que les quatre pour cent prévus dans le budget de 2011 et un taux inférieur aux 2,2 pour cent prévus dans le budget de l’année courante. Par ailleurs, les taux d’intérêts à court terme ont chuté à un niveau inférieur à un pour cent – bien en deçà du taux d’inflation. Les coûts d’emprunt ont aussi plongé pour les gouvernements provinciaux et municipaux.

Les faibles taux d’intérêt ont permis au gouvernement de réaliser des economies remarquables. Les économistes de la CIBC ont calculé que les faibles taux d’intérêt qui prévalent depuis 2007 ont déjà permis au gouvernement fédéral et provinciaux d’épargner 80 milliards de dollars en

frais sur la dette publique, dont 25 milliards pour cette année seulement. Ces épargnes continueront de s’accroître dans les prochaines années. Les taux d’emprunt sur dix ans devraient augmenter seulement de 3,5 pour cent d’ici 2016, ce qui est au moins 100 points de base inférieurs à ce que prévoyaient les budgets des gouvernements fédéral et provinciaux. L’émission

récente d’obligations d’un milliard de dollars de l’Ontario lui a permis d’emprunter sur plus de dix ans à moins de 2,5 pour cent, un taux nettement inférieur à celui prévu dans son budget.

Le gouvernement fédéral devrait avoir épargné 300 millions de dollars de plus cette année grâce aux faible taux d’intérêt à long terme, une épargne qui s’élèvera à plus de 2 milliards de dollars en 2016 à la faveur du refinancement de la dette et qui totalisera 6 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années. L’épargne prévue sur les intérêts en 2014 dépassera le déficit de 1,3 milliard de dollars. Le gouvernement fédéral pourrait réaliser des épargnes encore plus importantes dans les prochaines années en accélérant son transfert d’emprunt à court terme en obligations à long terme.

L’Ontario devrait réaliser des épargnes en intérêts d’au moins 200 millions de dollars cette année comparativement à ce qui était prévu dans son budget. Cette épargne augmentera à 1,7 milliard de dollars en 2015 à la faveur du refinancement de la dette et à environ 5 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années. Ces économies pourraient s’accroître encore davantage si la province éliminait la dette à un rythme accéléré. Ces épargnes viennent s’ajouter aux 3,3 milliards de dollars de réduction du déficit récemment declares par la province dans ses comptes publics pour 2011-2012, une baisse qui était largement attribuable à une réduction dans les dépenses de programmes.
  

Il est temps d’investir

Avec ces taux d’intérêt qui défient toute concurrence et l’économie plongée dans le marasme, les gouvernements devraient investir davantage pour stimuler la croissance économique, comme l’ont allégué des économistes. Bien que ces investissements soient susceptibles d’accroître les deficits à court terme, la croissance économique supérieure compensera plus que largement pour ces paiements d’intérêts, en plus de réduire les déficits et les coûts de financement de la dette à plus long terme.

Cela s’applique non seulement aux investissements visant à améliorer l’infrastructure publique, mais également aux dépenses dans les services publics. Les plus importantes menaces à l’économie canadienne sont maintenant les niveaux records d’endettement des ménages et l’impact qu’un effondrement du marché immobilier pourrait avoir sur l’économie tout entière.

Des dépenses accrues dans les services publics clés contribueraient à atténuer l’augmentation de la dette des ménages et à réduire ces menaces pour notre économie.

La faiblesse des taux d’emprunt publics signifie également que les gouvernements ont encore moins de raisons de privatiser les services publics et de conclure des partenariats public-privé, qui dépendent d’un financement privé beaucoup plus onéreux.

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  • Pour en savoir plus, lisez L’Économie au travail, rédigé par Toby Sanger, économiste principal du SCFP.

    L’Économie au travail explique les enjeux économiques qui touchent les Canadiens ordinaires. Salaires, inflation, coût du logement et de l’éducation, investissement dans les services publics—tous ces enjeux économiques sont importants pour les travailleurs canadiens.