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Il y a six ans, les Conservateurs déchiraient l’Accord de Kelowna, une importante entente conclue afin de commencer à combler l’écart de pauvreté entre les autochtones et les autres Canadiens. Depuis, le gouvernement fédéral ferme les yeux, encore et encore, sur les conditions troublantes qui prévalent dans plusieurs collectivités métisses, inuites et des Premières Nations. Il préfère plutôt concentrer ses efforts sur les dossiers des grosses huiles - les grandes sociétés pétrolières. Ainsi, le budget fédéral 2012 en rajoute en matière de sous-financement pour certaines des collectivités les plus pauvres au pays. Pire, les récentes compressions budgétaires ont réussi à bâillonner des groupes de défense qui militaient pour les droits fondamentaux des peuples autochtones.

ÉDUCATION

Les jeunes autochtones n’ont pas le même accès à l’apprentissage que les autres enfants canadiens. Dans les réserves, les écoles accusent une carence de financement annuel se chiffrant entre 2 000 $ à 3 000 $ par élève, si on compare aux écoles provinciales. De plus, le gouvernement fédéral ne finance aucunement les bibliothèques, le parc informatique et les activités parascolaires. Selon les propres dossiers du fédéral, il faudrait ouvrir 48 nouvelles écoles dans les réserves et 29 écoles actuelles auraient besoin de réparations majeures ou d’un agrandissement.

Ce budget, malgré ces besoins criants, consacre uniquement 275 millions de dollars aux programmes éducatifs autochtones sur trois ans. Nous sommes très loin des trois milliards qui seraient requis pour offrir aux jeunes autochtones un système d’éducation équivalent à ceux des provinces.

Quant à l’éducation postsecondaire, le gouvernement fédéral continue de la plafonner à deux pour cent par année, même si plus de 20 000 étudiants autochtones attendent du financement pour poursuivre leurs études. Ce plafond existe depuis 1996. Le nouveau budget ne prévoit aucun argent frais pour venir en aide à ces étudiants.

SANTÉ

Les peuples autochtones sont aux prises avec de graves enjeux de santé. Il faut tenir compte des effets traumatiques des pensionnats, des logements inadéquats, des problèmes d’infrastructures et d’un accès difficile à l’eau potable. Ces populations affichent des taux élevés de diabète, de tuberculose, de mortalité infantile, d’alcoolisme et de grossesses chez les adolescentes. Le taux de suicide au Nunavut est douze fois supérieur à la moyenne nationale.

Dans plusieurs régions du monde, on parlerait de crise humanitaire. Que fait le gouvernement Harper? Il retire son financement à l’un des seuls organismes au pays à s’occuper spécifiquement de santé autochtone. Avec les maigres cinq millions de dollars que lui donnait annuellement le fédéral, l’Organisation nationale de la santé autochtone (ONSA) fournissait des services de santé vitaux aux peuples autochtones. Le gouvernement Harper a aussi retiré les crédits d’un million de dollars qu’il versait à l’Association des femmes autochtones du Canada, qui prodiguait des services de santé à sa clientèle.

Ces coupes démontrent qu’en plus de refuser de s’attaquer à la crise de la santé autochtone, le gouvernement Harper semble satisfait de laisser la situation se détériorer plus encore. C’est pour le moins troublant.

INFRASTRUCTURES HYDRAULIQUES

Les réserves des Premières Nations sont touchées par plus de 121 avis d’ébullition. En 2011, le gouvernement fédéral (oui, lui-même) a publié un rapport selon lequel il faudrait consacrer annuellement, en moyenne, 490 millions de dollars pendant les dix prochaines années afin d’assainir l’approvisionnement en eau dans les réserves. Bien qu’il ait cette donnée en main, le fédéral consacre dans son budget uniquement 330 millions de dollars sur deux ans aux infrastructures hydrauliques dans les réserves.

LOGEMENT

Malgré l’état d’urgence déclaré récemment à Attawapiskat et malgré les crises du logement qui durent dans plus d’une centaine d’autres communautés autochtones, le budget 2012 ne propose rien pour s’attaquer aux déplorables conditions des logements et des infrastructures dans les réserves. Quant aux autochtones vivant hors réserve, le gouvernement ne leur a consacré que 27 millions de dollars sur deux ans. Cela est plus qu’insuffisant pour s’attaquer à la pauvreté chronique, à la criminalité élevée et aux déplorables conditions des autochtones qui résident en ville.

ENVIRONNEMENT

Le gouvernement Harper a démontré qu’il souhaite faire taire les groupes autochtones et les organismes pro-environnement qui s’inquiètent de l’impact des projets d’oléoducs. Pour ce faire, il compte raccourcir le processus d’étude des grands projets. En plus de mettre en danger l’environnement local (cours d’eau et autres ressources naturelles), les oléoducs qui traversent les réserves menacent le mode de vie traditionnel de plusieurs collectivités autochtones, dont certaines occupent ces terres depuis des centaines d’années. Le gouvernement fédéral doit absolument respecter ses obligations légales; il doit consulter et accommoder les collectivités métisses, inuites et des Premières Nations touchées par un projet de ce genre.

NATION MÉTISSE

Bien que le fédéral se soit engagé à faire en sorte que les Métis puissent pleinement tirer parti d’occasions économiques, son budget ne mentionne aucunement la Nation métisse. Dans les semaines suivant le dépôt du budget, le fédéral a même retiré au Ralliement national des Métis tout le financement qu’il lui versait pour ses recherches sur la santé des Métis.

INUITS

Le taux de décrochage au secondaire atteint 75 % dans certaines régions inuites. L’organisme Inuit Tapiriit Kanatami [en anglais] a élaboré une stratégie nationale d’éducation inuite, mais le petit montant que consacre le budget au soutien à l’éducation des autochtones est réservé strictement aux besoins des réserves des Premières Nations. Ce gouvernement prive la jeunesse inuite de l’éducation dont elle a besoin pour participer à l’exploitation des immenses richesses naturelles de l’Arctique.

Le gouvernement Harper sous-finance systématiquement les collectivités autochtones. C’est la preuve (une autre) qu’il n’a pas l’intention d’aider les membres les plus démunis de notre société. Il continue plutôt de balayer les grands problèmes sous le tapis et de faire taire les voix dissidentes pour promouvoir les intérêts des grandes multinationales et courtiser les riches.