Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) tire la sonnette d’alarme à la suite de l’article du Globe and Mail qui révèle que le gouvernement fédéral prévoit d’importantes compressions pluriannuelles dans les dépenses liées aux programmes. Ces coupes auront un impact dévastateur sur la qualité des services publics dont la population canadienne dépend au quotidien, en plus de mettre en péril des dizaines de milliers d’emplois.
L’examen exhaustif des dépenses proposé par Mark Carney prévoit des compressions de 7,5 % en 2026, de 10 % en 2027 et de 15 % en 2028, ce qui équivaut à une réduction du financement des programmes de près de 19 milliards de dollars.
« Même Stephen Harper n’aurait osé rêver de coupes aussi drastiques », a déclaré Mark Hancock, président national du SCFP. « Ni les soins dentaires, ni les services pour les communautés autochtones, ni les politiques environnementales, ni les emplois dans le secteur public n’échapperont au couperet. Tout y passera, sauf les dépenses militaires. »
L’ampleur de ces compressions rappelle les ravages de l’austérité des années 1990, qui a mené à des mises à pied massives et à la privatisation de nombreux services. Le SCFP s’inquiète particulièrement de l’impact qu’auront ces nouvelles restrictions budgétaires sur la qualité et l’accessibilité des services, ainsi que sur la capacité de la fonction publique fédérale à livrer la marchandise dans des dossiers importants comme l’accès au logement, les soins de santé et la lutte contre les changements climatiques.
Le SCFP est aussi préoccupé par la vitesse à laquelle Mark Carney veut démanteler la fonction publique, supprimant des services essentiels et les emplois des personnes qui offrent ces services à la population. Alors que les coupes des années 1990 se sont étalées sur deux années, Mark Carney ne donne que 60 jours aux ministères pour identifier ce qui sera éliminé. Il faut rappeler que proportionnellement à la taille de la population canadienne, la fonction publique fédérale est aujourd’hui plus petite qu’elle ne l’était au milieu des années 1980.
« La population canadienne n’a pas voté pour des compressions et nous n’y consentirons pas non plus », a affirmé Candace Rennick, secrétaire-trésorière nationale du SCFP. « Nous allons nous battre pour défendre nos communautés des effets dévastateurs des coupes de M. Carney, d’un bout à l’autre du pays. »
Le SCFP exhorte le gouvernement à changer de cap et à s’engager à investir dans les travailleuses et travailleurs et dans les services essentiels au bien-être de nos communautés — plutôt que de les réduire en poussière.