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Le gouvernement conservateur de Stephen Harper envoie ses ministres aux quatre coins du pays pour tenter de contrer l’opposition grandissante à un pacte sur l’investissement et le commerce entre le Canada et l’Union européenne.

Les ministres font leur baratin de vente sans divulguer aucun détail sur l’entente et en ne tenant aucun compte des appels publics à une plus grande transparence dans les négociations pour un Accord économique et commercial global. Les Canadiens devront prendre garde, soutient le dirigeant du plus grand syndicat du Canada.

« Les conséquences de cette entente seront considérables, en commençant par les nouveaux pouvoirs qu’elle accorde aux sociétés étrangères, qui pourront désormais contester les décisions prises par les gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux et les poursuivre en dommages-intérêts, affirme Paul Moist, président national du SCFP. Il s’agit d’un changement fondamental et inacceptable dans notre démocratie.  Le Canada devrait suivre l’exemple récent de l’Australie et refuser de signer une entente qui accorde aux investisseurs des droits d’une telle ampleur. » Selon M. Moist, l’effort visant à faire croire que l’AECG sera avantageux pour les travailleurs est pire qu’un baratin de vente. C’est carrément de la publicité trompeuse. « Le ministre du Commerce répète les mêmes chiffres illusoires en matière de création d’emplois depuis maintenant près de quatre ans, souligne Paul Moist. Mais ces chiffres ne tiennent pas compte de la récession mondiale et sont basés sur des hypothèses essentiellement erronées, comme l’existence du plein emploi au Canada et dans l’UE. Dans les faits, l’AECG fera disparaître jusqu’à 150 000 emplois. »

L’inquiétude qui se manifeste partout au Canada est liée au manque de transparence dans les négociations de l’AECG. Que ce soit les membres de l’opposition au comité sur le commerce de la Chambre des communes ou les plus de 50 municipalités qui sont préoccupées, l’appel à la divulgation complète se fait entendre de plus en plus fort.

« Tout le monde sait très bien que cette entente entraînera des changements profonds, mais le gouvernement n’en dévoile pas la nature. Les Canadiens ont le droit de savoir et ils ont le droit de parler, insiste M. Moist. Une entente de cette ampleur doit être publique. En démocratie, on s’attend à être consulté et à participer pleinement aux grandes décisions de cet ordre. »

Pourtant, le gouvernement fédéral distille l’information au compte-goutte et seules les parties à l’entente sont pleinement informées. Dans le dernier rapport du comité sur le commerce de la Chambre des communes, les membres de l’opposition soulèvent un ensemble de préoccupations très crédibles et exigent l’entière divulgation de la position de négociation du gouvernement.

« Des textes sur les négociations ayant fait l’objet de fuites confirment que l’entente accorde aux multinationales européennes un accès inconditionnel aux achats et aux contrats gouvernementaux, en particulier aux niveaux provincial et municipal, et interdit les dépenses visant à créer des emplois locaux ou à stimuler les économies locales.  Elle soumet aussi pour la première fois les gouvernements provinciaux et municipaux aux règles du commerce international qui limitent leur capacité à mettre en place des politiques sociales et environnementales, déplore Paul Moist. Nous ne sommes pas contre le commerce, mais nous nous opposons à une entente sur les droits des investisseurs déguisée en accord commercial et qui changera fondamentalement le visage de la démocratie au Canada. »