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Si l’Ontario applique les mesures d’austérité proposées dans le rapport Drummond, la réduction des dépenses de programmes dans le 3e mandat du gouvernement McGuinty sera deux fois pire qu’au cours du premier mandat de Mike Harris.


Malgré les réductions des dépenses des années 90, l’économie canadienne a pu maintenir sa croissance grâce aux mesures de relance financières : les taux d’intérêt avaient été réduits de moitié. Aujourd’hui, cette possibilité n’existe pas. En effet, les taux d’intérêt sont à leur plus bas et ils remonteront.  

Les prévisions de Don Drummond pour la croissance économique de l’Ontario sont pessimistes et exagèrent la situation déficitaire de la province.  Mais ses prévisions pourraient s’autoréaliser si elles mènent aux niveaux de compressions qu’il propose. Les compressions dans les dépenses causeront un tort immense à l’économie ontarienne et pourraient facilement la faire replonger en récession. 

Les compressions dans les dépenses publiquesferont plus mal à l’économie de l’Ontario que les hausses de revenus (voir le tableau à droite). La promesse du premier ministre McGuinty de ne compter que sur les compressions dans les dépenses pour équilibrer le budget de la province est économiquement mal avisée et socialement injuste. Même la stratégie de réduction du déficit de l’ancien ministre fédéral des Finances Paul Martin, mise en œuvre dans les années 90, prévoyait un certain équilibre entre les hausses de revenus et les réductions de dépenses.
  

 


Les compressions dans les services publics frapperont surtout les familles à revenu modeste et moyen de l’Ontario, qui comptent davantage sur les services publics, ce qui accroît l’inégalité et entraîne une plus grande instabilité économique. 

Au lieu de réduire les dépenses de programmes, le gouvernement ontarien devrait investir dans les services publics à un niveau raisonnable pour assurer la poursuite de la croissance de l’économie. Les dépenses de l’Ontario ne sont pas hors de contrôle. Par personne, elles sont moins élevées que dans la plupart des autres provinces. 

Les salaires dans le secteur public de l’Ontario sont comparables à ceux du secteur privé pour des professions similaires. En fait, les salaires des travailleurs du secteur public de l’Ontario viennent à peine de rattraper leur valeur réelle de 1990.

 Un petit nombre de mesures fiscales équitables et progressives pourrait créer des revenus d’environ 10 milliards de dollars par année pour le gouvernement ontarien. 

Options pour des revenus équitables
et progressifs pour l’Ontario

Mesure de création de revenus

Revenus annuels

 (milliards)

Impôts équitables pour les entreprises

  

  • Ramener le taux d’imposition des sociétés
    à 14 %

 2,5$

  • Restaurer l’impôt sur le capital des sociétés

 1,8$

  • Mettre en œuvre une taxe sur les transactions financières de 0,1 %

 1,0$

Impôts progressifs

  

  • Hausser le taux d’imposition des revenus de plus de 500 000 $ en Ontario de deux points de pourcentage, à 13,16 %

 0,5$

Éliminer les échappatoires fiscales

  

  • Éliminer les avantages fiscaux pour les options sur action et les gains en capital

 1,5$

  • Éliminer l’exemption des employeurs de la taxe sur la santé pour les petites entreprises

 2,4$

Total

 9,7$

Sources : Rapport Drummond Tableau 11.1, p. 303); Ontario Transparency in Taxation 2011; Fair Shares: How Banks, Brokers and the Financial Industry Can Pay Fairer Taxes, CCPA 2011; analyse de Hugh Mackenzie pour la Coalition ontarienne de la santé.

  

L’Ontario pourrait équilibrer son budget d’ici 2017-2018 et maintenir des taux de croissance raisonnables dans les dépenses publiques si on mettait en œuvre un certain nombre de mesures fiscales équitables à un rythme mesuré.