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Comme de nombreux Canadiens, c’est avec stupeur et tristesse que j’ai appris le décès de mon bon ami et chef du NPD Jack Layton.

J’ai pris la direction du SCFP national en 2003, l’année au cours de laquelle Jack est devenu chef du NPD.  Je l’avais rencontré à l’été 2002 à Regina où il m’avait parlé de son « projet » pour le parti et de son intention de le positionner de façon à former un jour le gouvernement fédéral.

Peu de gens, y compris moi-même, auraient pu prédire alors qu’il nous mènerait jusqu’à de tels sommets lors des élections fédérales du 2 mai dernier.

Le Jack Layton public est bien connue, tout comme ses réalisations.

Mais aujourd’hui, je pense à Jack en tant qu’ami.

Entre nous, nous nous appelions « confrère ».  Il me téléphonait à toute heure du jour pour, comme il le disait, « prendre des nouvelles ».

De l’autobus de campagne, à 6 heures du matin ou à minuit…il envoyait d’abord un courriel puis il appelait.  Des douzaines et des douzaines d’appels au fil des ans.  Il était extrêmement généreux de son temps.

Jack était aussi un homme politique très, très efficace.  Il savait comment me soutirer un « oui » et je soupçonne qu’il en faisait autant avec d’innombrables autres.

En 2008, il m’a appelé pour m’informer qu’il avait besoin d’Anne McGrath, seulement pour six semaines disait-il, pour le soutenir dans sa Tournée du chef.  Bien sûr, j’ai accepté, mais je lui ai demandé de me promettre que je retrouverais ma directrice de l’égalité, ce qu’il a fait.  C’était il y a plus de trois ans et Anne est un pilier indispensable au bureau de Jack depuis.

Il a toujours assisté à notre congrès national et souvent à celui du SCFP-C.-B. et à d’autres congrès provinciaux.

Les délégués l’adoraient et l’accueillaient toujours chaleureusement.

Il organisait des dîners pour moi-même et un petit groupe de leaders syndicaux, parfois pour discuter de sujets spécifiques, parfois tout simplement pour bavarder. 

La dernière semaine de juin, notre Conseil exécutif national a offert une soirée en l’honneur de Jack et du nouveau caucus au Cercle des journalistes, sur la rue Wellington, face à la Colline du Parlement.

Ce fut une charmante soirée, pleine de chaleur et d’amitié. Jack et moi avons échangé quelques mots.  Je lui ai rappelé que son « emprunt » d’Anne McGrath avait depuis longtemps dépassé sa date d’échéance de six semaines.

Un mois plus tard, j’ai été consterné et attristé de voir la conférence de presse au cours de laquelle il a annoncé qu’il se retirait. 

Et hier, j’ai été renversé d’apprendre sa mort.

Quand on occupe un poste de leadership, on a nécessairement des effets sur son milieu et Jack Layton a eu des effets sur la politique canadienne comme aucun autre leader du NPD avant lui.

Jack, la personne, a touché à un niveau encore plus important les Canadiens « ordinaires », dont des millions lui ont accordé leur confiance aux dernières élections fédérales.

Les appels de Jack et son amitié me manqueront, tout comme son « tordage de bras » pour que je me présente aux élections et que je me joigne à son caucus.

Je m’ennuierai de ses appels sur les enjeux des travailleuses et les travailleurs et pour obtenir des conseils au sujet des défis qu’il devait relever.

Je sais qu’il ne voudrait pas que nous nous apitoyons sur son sort.  Il nous demanderait plutôt de poursuivre le « projet » et de réaliser ce rêve dont nous sommes plus près aujourd’hui qu’à aucun autre moment de l’histoire du CCF/NPD.

Comme toujours, je lui réponds « oui ».

Repose en paix, confrère.

  

Paul Moist

Président national

Syndicat canadien de la fonction publique