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Cette semaine, une lettre de Paul Moist, président national du SCFP, a été envoyé à Monsieur René Préval, Président de la République d’Haïti, condamne vivement l’assassinat de l’enseignant Jean Filbert Louis devant les locaux du Ministère de l’Éducation Nationale lors d’une manifestation qui se déroulait paisiblement à Port-au-Prince.
  

Le 27 octobre 2010

Monsieur le Président,

Je vous écris au nom des 600 000 femmes et hommes qui sont membres du Syndicat canadien de la fonction publique.

Le Syndicat canadien de la fonction publique dénonce et condamne vivement l’assassinat de l’enseignant Jean Filbert Louis devant les locaux du Ministère de l’Éducation Nationale par un agent de police, le vendredi 8 octobre, lors d’une manifestation qui se déroulait paisiblement à Port-au-Prince.

La police a tiré sur la foule et Jean Filbert Louis, enseignant de mathématiques et membre de l’Union Nationale des Normaliens d’Haïti (UNNOH), a été atteint par un projectile à la tête.  Il est décédé le samedi 9 octobre, après quatorze heures d’hospitalisation.

La manifestation avait été organisée par une coalition d’organisations engagées dans une campagne de sensibilisation en faveur de la scolarisation de tous les enfants haïtiens, en vue de réclamer au gouvernement haïtien de meilleures conditions de vie et une éducation de qualité pour tous les enfants d’Haïti. 

Les manifestants protestaient contre la décision annoncée par le gouvernement haïtien d’établir une année scolaire traditionnelle, sans prendre en considération la nécessité de fournir une éducation de qualité aux centaines de milliers d’enfants haïtiens qui ont été maintenus à l’écart du système d›éducation à cause de la pauvreté ou suite au tremblement de terre de janvier.

Le Syndicat canadien de la fonction publique déplore toutes tentatives du gouvernement haïtien visant à criminaliser la manifestation et à ignorer les exigences légitimes de la société civile qui veut placer les services publics abordables, accessibles et de qualité au cœur du plan de reconstruction d’Haïti.

Le Syndicat canadien de la fonction publique exige une enquête immédiate des autorités haïtiennes compétentes pour déterminer qui a autorisé la police à ouvrir le feu sur un groupe de citoyens et citoyennes qui exerçaient leur droit légitime de protester.  L’auteur, les co-auteurs et les complices de cet acte criminel doivent être arrêtés, jugés et punis conformément à la loi.  Nous demandons également à ce que les résultats de cette enquête soient rendus publics.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma considération distinguée.
  

Le président national,

Paul Moist