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Annoncé à 25 millions de dollars le développement, en partenariat public-privé, du campus de Lévis de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) coûtera au moins 80,5 millions. C’est un des constats que fait l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) dans une étude rendue publique aujourd’hui. Le document de l’IREC soulève aussi d’autres questions. L’enquête révèle qu’au moins deux des contrats du développement du campus de Lévis, totalisant 500,000$, ont été accordés sans appel d‘offres, sur simple recommandation du promoteur privé, le Groupe AMT.

Appel au vérificateur général

La présidente du Conseil provincial du secteur universitaire (CPSU), Carole Neill, est préoccupée. «Le réseau universitaire au grand complet a été ébranlé par les déboires immobiliers de l’UQAM. Aussi, dans les circonstances, nous estimons que le vérificateur général du Québec devrait examiner en détails ces récents PPP, tout comme il l’a fait à l’UQAM. N’attendons pas de nous réveiller avec une catastrophe entre les mains. De notre côté, nous comptons bien lui transmettre une copie de l’étude de l’IREC.»

Un clone du PPP de Lévis

Le développement du campus de Lévis pourrait bien ne pas être un cas d’espèce. En septembre 2008, l’Université du Québec en Outaouais (UQO) a entrepris la construction de son centre à Saint-Jérôme. Calqué sur le partenariat public-privé (PPP) de Lévis, le développement de l’UQO au nord de Montréal a été confié au même promoteur, le Groupe commercial AMT.

Très inquiets

«Nous sommes très inquiets, poursuit Carole Neill. Nous vivons présentement un dérapage dans le monde universitaire. La course aux clientèles est devenue plus folle que jamais», s’indigne-t-elle.

«La formule de financement à l’étudiant, la course effrénée aux clientèles - c’est comme cela qu’on appelle les étudiants maintenant - et le sous-financement, a mené les universités à se déployer de manière anarchique dans plus de 80 points de service au Québec.» Elle ajoute qu’il est «assez ironique de constater, par exemple, que l’UQAR compte autant d’étudiants à Lévis en banlieue de Québec qu’à Rimouski, que l’Université de Sherbrooke a son campus à Longueuil, que l’UQO aura le sien à Saint-Jérôme, que trois universités dispensent des cours à Saint-Georges-de-Beauce…» Pour Carole Neill, les universités recourent aux PPP surtout pour augmenter leur clientèle et, ce faisant, leur financement. «Mais, c’est un leurre, considère-t-elle, en fait, les universités sont engagées dans un faux-fuyant.»