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« Il paraît que les bonnes filles vont au ciel et que les autres vont partout », a ironisé la conférencière invitée Gloria Mills devant une salle comble le premier soir de la Conférence nationale du SCFP sur les négociations pour l’égalité des femmes. « J’ai décidé que je voulais aller au ciel, mais que je voulais aussi aller partout. »

Travailleuse, militante et leader syndicale depuis 30 ans, Mme Mills a fait du chemin et est en effet allée partout. De simple membre de son syndicat dans l’industrie des publications juridiques, Gloria Mills est devenue la première femme noire élue à la présidence du Trade Union Congress (centrale syndicale) du Royaume-Uni, pour ensuite occuper le poste de directrice et organisatrice nationale pour l’égalité à UNISON, le plus grand syndicat du Royaume-Uni.

Pour Mme Mills, l’égalité des femmes dans les négociations dépend d’un réexamen de l’équilibre du pouvoir au sein des membres du syndicat. « Les hommes sont en minorité parmi les membres, a-t-elle souligné. Ils exercent pourtant un pouvoir disproportionné dans la structure décisionnelle. » À UNISON, les femmes forment 74 pour cent de l’effectif. La proportion est comparable au SCFP, où plus des deux tiers des membres sont des femmes.

Dans son syndicat, Mme Mills a tenté de modifier l’équilibre du pouvoir afin de mieux tenir compte de la présence majoritaire des femmes dans l’effectif. « J’ai dû faire valoir que je ne détestais pas les hommes, mais que l’équité est primordiale, a-t-elle ajouté. Nous avions besoin d’une approche intégrée en matière d’égalité. »

Par exemple, il a fallu faire en sorte que les femmes soient présentes à 74 pour cent dans chaque comité de UNISON. « D’un jour à l’autre, les objectifs se sont transformés », a expliqué Gloria Mills. « Chaque enjeu que les femmes voulaient voir inscrit à l’ordre du jour l’a été. La négociation d’un salaire égal n’était plus un rêve, elle était devenue
réalité. »

Mme Mills aimerait que des mécanismes similaires soient mis en place pour protéger les travailleuses contre la crise économique mondiale, car beaucoup d’entreprises invoquent le ralentissement pour exiger des gels salariaux, des réductions de salaires et des restrictions au droit de grève. « Ce ne sont pas les femmes qui ont causé la récession, a-t-elle affirmé, et les femmes n’ont pas entraîné la faillite du capitalisme, alors elles ne devraient pas avoir à faire les frais de cette crise économique. »

« Nous avons lutté pour obtenir un salaire décent, pas un salaire minimum », a précisé Gloria Mills. « Nous tenons à cet avantage syndical. Être membre d’un syndicat assure une meilleure qualité de vie. »

De l’équité salariale aux garderies, Gloria Mills a insisté sur le fait que les femmes ne doivent jamais se sentir coupable de défendre leurs droits. « Ce n’est pas une révolution, a-t-elle soutenu. Pour moi, ce n’est que justice. Nous devons commencer à nous montrer impatientes pour l’égalité et nous devons croire que ce rêve se réalisera pendant notre vie. »