Les dernières données sur les soins aux patient(e)s à Hamilton Health Sciences dressent un tableau alarmant : en février, seulement 8 % des patient(e)s aux urgences de Juravinski ont été admis(es) dans le délai cible provincial de huit heures, avec un temps d’attente moyen de 25,4 heures. Le site du Hamilton General Hospital a enregistré des temps d’attente similaires, avec seulement 21 % des patient(e)s admis(es) dans les délais prévus. 

 
Jillian Watt, présidente du SCFP 7800, qui représente 4 570 employé(e)s à Hamilton Health Sciences, a imputé la situation à la politique de financement du gouvernement provincial, dont le déficit budgétaire de 25 millions de dollars de l’hôpital empêche le recrutement du personnel nécessaire pour réduire les temps d’attente et répondre adéquatement aux besoins des patient(e)s.
 
« Les longs temps d’attente à l’urgence augmentent le risque de décès et de réadmissions. Le manque de personnel entraîne des retards dans l’évaluation et les soins, augmente le risque d’erreurs médicales et d’omissions dans les diagnostics, et nuit, en fin de compte, à la qualité des soins, a déclaré Jillian Watt. En d’autres mots, le gouvernement provincial met la vie des gens en danger en sous-finançant nos hôpitaux. »
 
Selon le dernier rapport, Hamilton Health Sciences affiche l’un des taux les plus élevés de soins de couloirs de toute la province, avec 118 patient(e)s traité(e)s dans des couloirs ou des espaces improvisés faute de lits disponibles. Malgré la promesse faite par Doug Ford en 2018 de mettre fin à cette situation, le problème s’est intensifié, et Hamilton en paie le prix fort.   
 
La clientèle a augmenté rapidement à Hamilton Health Sciences. Au cours des trois dernières années :
 
• le nombre de jours d’hospitalisation a augmenté de près de 13 %;
• le nombre d’interventions chirurgicales a augmenté de près de 36 %;
• les visites à l’urgence ont augmenté de près de 16 %; et,
• les visites en clinique ont augmenté de près de 13 %. 
La demande augmente rapidement et le gouvernement provincial doit fournir le financement et le personnel nécessaires pour répondre aux besoins, ont déclaré les porte-paroles du SCFP.
 
Récemment, le Hamilton Spectator a rapporté que le personnel infirmier du Hamilton Health Sciences et du Centre de soins de santé St-Joseph à Hamilton effectue un nombre exceptionnel d’heures supplémentaires, ce nombre atteignant en moyenne 60 heures de travail par semaine pour certains membres pour l’année. 
 
« Le personnel hospitalier est déjà à bout de souffle, beaucoup de membres étant au bord de l’épuisement professionnel. À cette fatigue s’ajoute un profond sentiment de trahison, alors que le gouvernement provincial continue de nous laisser tomber, encore et encore », déplore Jillian Watt.
 
Jillian Watt a indiqué que l’enquête menée par le syndicat en 2024 auprès du personnel hospitalier de Hamilton a révélé un fort taux de démoralisation, principalement attribuable à la lourdeur de la charge de travail : 70 % des membres du personnel ont déclaré faire face à un niveau de stress élevé 
et 62 % ont déclaré avoir des problèmes de sommeil. Quatre-vingt-cinq pour cent des membres du personnel ne croient pas non plus en la capacité du gouvernement à améliorer l’état des hôpitaux.
 
Michael Hurley, président du CSHO-SCFP, a affirmé que la politique de financement imprévisible du gouvernement Ford empêche les hôpitaux de planifier de façon proactive leurs besoins en recrutement pour l’année. Selon lui, il y a à peine quelques mois, Hamilton Health Sciences faisait face à un déficit de 112 millions de dollars, sans aucune certitude quant au financement attendu de la part du gouvernement provincial. 
 
« C’est le chaos total en matière de financement. Par exemple, en 2023-2024, le gouvernement avait initialement annoncé une hausse de seulement 0,5 % dans son budget, puis a fait attendre les hôpitaux toute l’année avant d’accorder une augmentation de 10 % à la toute fin de l’exercice financier », a-t-il déclaré. « C’est une manière complètement dépassée de gérer le système de santé. En bout de ligne, ce sont les patient(e)s et le personnel qui en subissent les conséquences. » 
 
Le CSHO-SCFP réclame une augmentation de 2 milliards de dollars (soit 7 %) du budget des hôpitaux dans le prochain budget, estimant que ce montant représente le strict minimum nécessaire pour combler le manque de personnel et les carences capacitaires dans le secteur. »