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Menacé de perdre le pouvoir, le gouvernement Harper a clamé haut et fort qu’il prenait des mesures énergiques pour faire face à la crise économique et financière. Mais le budget est bien loin de contenir ce qu’il faut pour relancer l’économie, créer des emplois et protéger les plus vulnérables. En particulier, le budget ne propose aucune véritable mesure pour améliorer les services publics, soutenir les pauvres, imprimer une nouvelle direction positive à l’économie ou venir en aide aux centaines de milliers de travailleurs qui pourraient devenir chômeurs au cours des années qui viennent.

Le budget prévoit des douzaines de nouvelles dépenses pour chaque région du pays et différents secteurs de l’économie et plus d’une douzaine de nouvelles baisses d’impôt. Certaines de ces mesures sont positives et répondent à des besoins réels et à ce que le SCFP et d’autres ont demandé, notamment en ce qui a trait aux promesses de financement accru pour l’infrastructure, la formation et les Canadiens autochtones.

Mais le financement promis pour presque toutes ces mesures est temporaire—deux ans seulement— conditionnel à l’obtention d’autres sources de financement et trop maigre pour répondre aux besoins, ce qui deviendra un problème majeur, car les effets de cette crise économique pour les travailleurs et les collectivités dureront beaucoup plus que deux ans. De nombreuses collectivités sont à court d’argent et, avec les règles de retrait des fonds inutilisés imposées par le gouvernement Harper, le financement de ces programmes pourrait ne pas être accordé avant la date de péremption.

Bien que le budget propose de prolonger les prestations d’assurance-emploi (AE) pour ceux qui y sont admissibles, il n’inclut aucune mesure pour améliorer l’accès à l’AE, ni hausser les niveaux de prestation. Il ne prévoit rien non plus pour bonifier les régimes de retraite publics, financer un plan national anti-pauvreté, ou investir davantage dans des besoins sociaux comme l’éducation de la petite enfance et les services de garde à l’enfance, les services sociaux et la santé.

En même temps, faisant fi de l’avis de presque tous les économistes du pays, le gouvernement Harper se lance dans de vastes baisses d’impôt sur le revenu personnel qui lui coûteront environ 2 milliards de dollars par année et qui profiteront davantage à ceux dont les revenus sont les plus élevés.

Cachées mais néanmoins incluses dans ce budget, on retrouve des mesures comme la réduction des transferts, le contrôle des dépenses des programmes, la diminution de l’équité salariale pour les employés fédéraux et les projets de privatisation annoncés dans le désastreux énoncé économique de novembre du gouvernement Harper. Notamment, on limite la croissance des transferts de péréquation et, au cours des cinq prochaines années, on compte vendre des actifs publics fédéraux d’une valeur de 10 milliards de dollars.

Les limites à la croissance de la péréquation entraîneront une réduction des transferts d’environ 7 milliards de dollars au cours des deux prochaines années, ce qui diminuera d’autant la capacité des provinces à fournir des services publics.

Le budget maintient les politiques mal avisées du gouvernement qui obligent les municipalités à envisager des partenariats public-privé et imposent d’autres obstacles à l’investissement public dans son programme vedette « Chantiers Canada » et avec son fonds de 1,25 milliard de dollars pour subventionner les partenariats public-privé.

Les mesures de stimulation économique sont plus faibles que celles qui ont été mises en œuvre dans la plupart des autres pays industrialisés. Une bonne partie des mesures visent des secteurs qui donnent bien peu de valeur à l’investissement et ne font que peu ou rien du tout pour protéger les plus vulnérables, créer des emplois et bâtir une économie plus productive.