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Le budget fédéral ne prévoit rien pour un système déjà fragile de services et de soutiens sociaux. En 2006, le gouvernement Harper annonçait des compressions de 1 milliard de dollars dans les dépenses fédérales consacrées aux programmes et services sociaux. Les organisations sans but lucratif de promotion de l’égalité, comme Condition féminine Canada et le Programme de contestations judiciaires, ont vu leur budget amputé de millions de dollars. Le budget fédéral de 2008 ne propose rien pour remédier aux effets dévastateurs de ces compressions. L’importance relative des dépenses consacrées aux services sociaux a diminué considérablement au cours des deux dernières décennies. Ce budget maintient tout simplement la tendance. Plus de trois millions de Canadiens vivent dans la pauvreté. Pourtant, le budget de Jim Flaherty n’accorde que peu d’importance à cette réalité et à d’autres enjeux sociaux urgents, comme l’itinérance et le manque de logements à coût abordable.

Que contient le budget?

Sous la rubrique « Aider les personnes vulnérables », le budget prévoit ce qui suit :

  • 43 millions de dollars sur deux ans pour élaborer des modèles fondés sur la prévention à l’égard des services aux enfants et aux familles canadiennes des Premières Nations et Canadiens autochtones.
  • 110 millions de dollars à la Commission de la santé mentale du Canada pour appuyer des projets visant à aider les Canadiens qui ont des problèmes de santé mentale et d’itinérance.
  • 550 millions de dollars par année au titre de la nouvelle Prestation fiscale pour le revenu de travail, pour aider les familles à faible revenu à recevoir de l’aide sociale.

Quelles sont les conséquences de ces mesures?

L’octroi de 43 millions de dollars sur deux ans pour les services aux enfants et aux familles des Canadiens autochtones et des Premières nations semble s’inscrire dans un programme de délestage des responsabilités. En effet, la majeure partie de ce financement semble destiné à l’intégration des services mentionnés aux structures provinciales et territoriales.

Le montant de 100 millions de dollars accordé à la Commission de la santé mentale du Canada est une bonne nouvelle. La création de la Commission dans le budget fédéral de mars 2007 était une mesure attendue depuis longtemps, le Canada étant le seul pays du G8 qui ne se soit pas doté d’une stratégie en santé mentale.

Le budget ne prévoit pas de nouveaux dollars pour la Prestation fiscale pour le revenu de travail (PFRT). Pourtant, cela aurait permis d’aider considérablement les travailleurs pauvres. Les 550 millions de dollars par année annoncés dans le budget ont déjà été engagés dans les budgets précédents. La PFRT est un crédit d’impôt qui offre jusqu’à 500 $ aux personnes célibataires dont le revenu net est inférieur à 12 883 $. Les familles monoparentales pourraient recevoir jusqu’à 1 000 $.

Quels seraient les meilleurs choix?

En annulant les baisses d’impôt accordées aux entreprises, le gouvernement fédéral pourrait restaurer le financement des programmes destinés aux femmes à un coût de 190 millions de dollars sur trois ans. En instaurant des mesures de revenus progressistes, le gouvernement fédéral pourrait faire ce qui suit :

  • hausser le crédit d’impôt pour enfants à 5 000 $ pour tenter de réduire la pauvreté chez les enfants, à un coût de 9,4 milliards de dollars sur trois ans;
  • créer 30 000 unités de logement à coût abordable chaque année en vertu d’un programme national de logement à coût abordable, à un coût de 4,5 milliards de dollars sur trois ans;
  • créer un fonds de réduction de la pauvreté pour éliminer la pauvreté chez les enfants et chez les adultes, à un coût de 3,7 milliards de dollars sur trois ans.

La pauvreté pourrait être encore réduite par l’instauration immédiate du salaire minimum à 10 $, une mesure que le budget ne prévoit pas. Pour réduire et éliminer la pauvreté au Canada, l’Organisation nationale anti-pauvreté (ONAP) demande au gouvernement fédéral de rédiger et d’adopter une Loi nationale anti-pauvreté, avec des cibles et des échéances précises.