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Au moment où le film « J’ai serré la main du diable » prend l’affiche dans les cinémas canadiens, nous assistons à un autre génocide potentiel dans la région du Darfour au Soudan. C’est ce qu’affirme un professeur de l’Université McGill de Montréal.

 

 

Dans un article publié le 10 septembre, le professeur de droit international, Payam Akhavan, dit aux lecteurs du site Web du Globe qu’il est peut-être trop tard pour empêcher un autre génocide africain et ce, malgré le déploiement, sous l’égide de l’ONU, d’une force de maintien de la paix.

 

 

 

« Comprendre l’anatomie d’un génocide est essentiel pour empêcher les Darfour à venir, dit le professeur Adkahvan. La purification ethnique n’est pas un désastre imprévisible comme un tremblement de terre ou un tsunami. Il ne s’agit pas non plus d’une manifestation subite de haine tribale. Il s’agit d’un choix politique réfléchi, d’une stratégie délibérée de manifestation de pouvoir qu’il est possible de prévoir et d’empêcher par le biais d’actions immédiates. » 

 

 

 

Le professeur ajoute : Bien qu’il ne soit pas possible de prévoir un génocide avec une exactitude mathématique, il existe des signes avant-coureurs – incitation à la haine, radicalisation des politiques ethniques et distribution d’armes aux militants – qui devraient déclencher une action préventive.

 

 

 

Le professeur compare le Darfour au génocide rwandais de 1994, le sujet du film basé sur le livre du général canadien Roméo Dallaire. Il affirme que de nombreux signes sont visibles au Darfour depuis au moins 2003.

 

 

 

« Le défi qui se pose à la communauté internationale est de passer d’une culture de réaction à une culture de prévention, dit encore le professeur. Au moment où les médias commencent à parler d’atrocités commises, il est généralement déjà trop tard. En l’absence de véritables intérêts stratégiques pour les puissants, il n’y a aucune volonté d’intervention militaire et le sentiment d’urgence ressenti par le public est bientôt remplacé par une lasse compassion. » 

 

 

 

C’est avant que les tensions dégénèrent en violence génocidaire qu’il est temps d’agir, soit lorsque le coût d’une intervention par les voies diplomatiques et économiques est encore abordable. C’est alors que les mesures mises de l’avant sont susceptibles de mener à des résultats plus probants.