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La lettre qui suit a été rédigée par le président national du SCFP, Paul Moist, en réaction aux lettres d’opinion de l’Institut Fraser publiées le 20 septembre dans le Financial Post (« The public-private pension divide ») et le Vancouver Sun (« B.C. must address problem of public service pension plans »).

  

Au rédacteur en chef,

Les prétentions de l’Institut Fraser, selon qui les régimes de retraite à prestations déterminées sont « inabordables » et devront être renfloués par les contribuables, ne font que détourner l’attention de la vraie crise des régimes de retraite. En effet, plus de 11 millions de Canadiens n’ont pas de régime de retraite au travail.

L’analyse que fait l’Institut Fraser des régimes de retraite du secteur public est foncièrement viciée. La période examinée, qui commence en 2000, est marquée par de bas taux d’intérêt, en plus de débuter et de se conclure par une crise économique mondiale, ce qui laisse les régimes de retraite à prestations déterminées devant des défis de financement temporaires et surmontables.

Or l’Institut Fraser passe volontairement sous silence les périodes antérieures à 2000, où les employeurs, y compris les gouvernements provinciaux, ont grandement profité des surplus des régimes à prestations déterminées. Dans les années 1990, tout particulièrement, les employeurs ont pu réduire, voire cesser leurs cotisations.

Les employeurs, y compris les gouvernements, qui ont profité de surplus et de congés de cotisations ne peuvent pas simplement tourner le dos à leurs responsabilités en période difficile.

Les régimes de retraite à prestations déterminées, des régimes sûrs et efficaces, sont essentiels au système canadien des retraites. Si on les remplace par des modèles inférieurs (comme des régimes à cotisations déterminées), les prestations de retraite diminueront pour tout le monde. On se retrouvera alors avec un plus grand nombre d’aînés vivant dans la pauvreté, ce qui alourdira les programmes gouvernementaux d’aide aux aînés à faible revenu.

Les régimes à prestations déterminées n’ont rien de frivole. En les qualifiant de régimes « dorés » ou « exagérés », on ferme les yeux sur leur importance pour les travailleurs et l’économie canadienne.

Les régimes à prestations déterminées se remettent de la crise financière mondiale. Les marchés financiers et les taux d’intérêt se redressent, tout comme l’état de santé de ces régimes à travers le pays. L’employeur public ou privé qui les abandonnerait ferait preuve d’irresponsabilité et de courte vue

Les gouvernements devraient ignorer les diversions comme le rapport de l’Institut Fraser, qui ne vise qu’à salir les régimes de retraite. Tentons plutôt d’assurer la sécurité de la retraite des Canadiens qui en ont le plus besoin : les onze millions qui n’ont pas de régime de retraite au travail.

La manière de procéder la plus efficace et la plus abordable consiste à bonifier le Régime des pensions du Canada. En fait, nous pouvons doubler les prestations du RPC en augmentant graduellement les cotisations versées par les employeurs et les travailleurs. Voilà une solution concrète qui permettra à de nombreux Canadiens de vivre une retraite digne.

Sincères salutations,

Paul Moist

Président national

Syndicat canadien de la fonction publique