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L’origine de la nation des Métis plonge ses racines dans la trame de l’histoire du Canada. C’est là même qu’ils se sont développés pour devenir une nation autochtone nouvelle et distincte. Du milieu du 17e siècle jusqu’à la fin du 19e, ce peuple lié au commerce des fourrures s’est constitué à partir des métis issus de l’union de femmes cries, ojibways ou saulteux avec des commerçants de fourrures français de la Compagnie du Nord-Ouest ou des commerçants de fourrures écossais ou anglais de la Compagnie de la Baie d’Hudson.

Au fur et à mesure que s’accroissait cette population mixte et que ses membres se mariaient entre eux, ceux-ci donnèrent naissance à une nouvelle culture, ni européenne, ni autochtone, mais un amalgame des deux, de même qu’à une nouvelle identité métisse. Avec leurs traditions aux origines multiples et leur maîtrise de langues européennes et amérindiennes, les Métis étaient les intermédiaires logiques dans les relations commerciales entre les deux civilisations. Ils ont adapté diverses techniques européennes à la vie dans la nature. Des inventions telles que la charrette de la rivière Rouge et la barge d’York ont rendu possible le transport de grandes quantités de marchandises et de provisions vers les postes de traite éloignés et à partir de ceux-ci.

Jusqu’au milieu du 19e siècle, des villages métis sont apparus à l’intérieur comme autour des postes de traite, depuis les Grands Lacs jusqu’au delta du Mackenzie. À titre de pourvoyeurs de la Compagnie du Nord- Ouest, les Métis des Prairies ont organisé la chasse commerciale au bison. S’éloignant périodiquement de leur établissement permanent, ils élisaient pour chaque expédition un gouvernement provisoire chargé de définir et d’appliquer la loi de la chasse.

Cette tradition favorisa le développement de la conscience politique des Métis, qui s’accrut encore à la faveur des rivalités entre les compagnies de fourrures.

En 1811, la Compagnie de la Baie d’Hudson concéda à Lord Selkirk un territoire de 116 000 milles carrés, dans la vallée de la rivière Rouge (dans le sud du Manitoba). Destiné à l’agriculture, ce territoire était destiné à devenir une source d’approvisionnement pour la traite des fourrures. Les colons écossais s’efforcèrent de restreindre les pratiques de chasse et de traite chez les Métis, mais furent défaits en 1816, à la bataille de Seven Oaks. C’est à cet endroit que les Métis victorieux, sous la direction de Cuthbert Grant fils, déployèrent le drapeau de la nation des Métis.

En 1821, la fusion de la Compagnie de la Baie d’Hudson et de la Compagnie du Nord-Ouest donna lieu à la fermeture de plusieurs postes de traite et obligea les employés et les familles à déménager vers l’établissement de Red Deer. Là, les Métis d’ascendance écossaise et les Métis d’ascendance française s’unirent pour défendre leurs intérêts communs face à la domination de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Au fur et à mesure que les Métis se regroupaient et se mariaient entre eux, leur sentiment d’appartenance s’accroissait. Les autorités de la Compagnie de la Baie d’Hudson tinrent compte de ce sentiment dans leur administration de la colonie de la rivière Rouge.

En défiant le monopole de traite de la Compagnie de la Baie d’Hudson, les commerçants et les marchands métis devinrent les plus ardents défenseurs du nationalisme métis naissant. En 1845, ils adressèrent une pétition au gouverneur de la colonie de la rivière Rouge afin d’obtenir la reconnaissance de leur statut particulier. En 1869, la population de la colonie de la rivière Rouge – un des établissements les plus importants des plaines de l’Amérique du Nord, à l’ouest du Mississippi et au nord du Missouri – se composait de 5 720 Métis francophones, de 4 080 Métis anglophones et de 1 600 non-Autochtones.

Pendant cette période, Louis Riel est devenu le leader des Métis et il lutte contre le gouvernement fédéral, faisant pression pour obtenir la reconnaissance des droits et des revendications territoriales des Métis. Riel est considéré comme le « père du Manitoba » qui a été établi en 1870 par la Loi du Manitoba et fondé sur une liste des droits des Métis.

En 1871, la méthode « scrip » conduisit à l’« émancipation » des Métis de la Loi sur les Indiens et il faudra attendre jusqu’en 1982 pour que la nation des Métis soit de nouveau reconnue comme l’un des peuples autochtones du Canada.