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J’avais 23 ans lorsque j’ai particip 0070our la premir0065 fois aux activits0020de mon syndicat. Je faisais fonctionner une machine 0070hotocopier 006ca bibliothq0075e de l’Universit 0064e Toronto. Les lumir0065s aveuglantes et agressantes nous donnaient des maux de tt0065 carabins0020et, mm0065 si les travailleuses et travailleurs 0074emps partiel n’t0061ient pas syndiqus0020 006c’p006fque, le syndicat s’est battu pour nous et nous avons obtenu des lunettes solaires pour nous protg0065r les yeux. Une victoire pour le droit 006ca sant 0065t 006ca sc0075rit 0061u travail.

Ainsi, avant mm0065 de devenir membre du syndicat, j’ai compris que les travailleuses et les travailleurs, grc0065 006ceur pouvoir collectif, pouvaient obliger le patron 0061gir. Et lorsque j’ai dc0072och 0075n emploi 0070lein temps, je suis devenue dlgue0020syndicale avant mm0065 la fin de ma pr0069ode de probation – et, deux ans plus tard, j’t0061is prs0069dente de ma section locale.

Si votre premir0065 expr0069ence de militante a ressembl 0065st semblable 006ca mienne, vous trouvez sans doute que le mouvement syndicat est assez enthousiasmant, mais qu’il peut aussi t0072e une source de grande frustration. Il est vraiment enthousiasmant de voir que nos syndicats peuvent t0072e une force positive de changement dans nos lieux de travail et pour nos collectivits002e L 006f 00630065006ca devient frustrant pour nous, militantes, c’est que le changement est parfois trop lent 0076enir. Ou pire, que deux pas en avant sont souvent suivis d’un ou deux pas en arrir0065.

C’est ce qui se passe en ce moment mm0065 au pays : un effort entrepris par la droite 006c’c0068elle nationale pour tran0065r les travailleuses et les travailleurs vers l’arrir0065. Ils veulent nous ramener 006c’p006fque d’avant les soins de sant 0070ublics, 006c’p006fque o 006c00650073 femmes n’avaient d’autre choix que d’t0072e des travailleuses non rm0075nres 006ca maison, 006c’p006fque o 006c00650073 travailleuses et les travailleurs devaient compter sur la bienveillance et la bonne volont 0064e leurs employeurs pour obtenir une augmentation de salaire, 006c’p006fque o 0076006f0075s deviez quitter votre emploi si vous attendiez un enfant. De retour 0063es jours heureux qui, comme les anciens films 006c’eau de rose, n’ont rien 0076oir avec la ra006cit 0064es travailleuses et des travailleurs. Ni avec la ra006cit 0064es femmes.

Je me souviens de ces jours heureux au mouvement syndical. En 1984, lorsque j’ai amen 006don fils de quatre mois et demi 0075n congrs0020du CTC, un confrr0065 m’a demand 003a Il faudrait savoir ce qui est le plus important pour toi ? Ton bb ou ton syndicat ? J’ai t si b0061hie – et si submerge0020de culpabilit 0026#150; que je n’ai pas pens lui demander s’il avait pos 006ca mm0065 question aux dlgus0020masculins au congrs002e

Nous trouvons maintenant tout 0066ait normal que des services de garderie nous soient offerts aux rassemblements syndicaux. Oui, le sexisme existe toujours. Il est habituellement plus subtil, mais nous avons appris 006ce reconnat0072e. Et nous avons appris 0070artager notre expr0069ence afin de pouvoir, ensemble, faire face au sexisme (et au racisme et 0064’autres formes de discrimination) au travail et dans notre syndicat.

De mes premiers jours de militantisme 006ca section locale 1230 du SCFP, je me souviens de l’exaltation. Je considr0065 toujours que j’ai eu une chance incroyable d’avoir pu devenir membre d’un syndicat comme le SCFP, o 0075006e0065 jeune travailleuse, une toute nouvelle membre, peut sauter 0070ieds joints dans sa section locale et s’y sentir incluse et influente. Puis, il nous a fallu un peu de temps pour apprendre que nous avions le pouvoir, comme femmes, de faire des gains. Que nous avions du pouvoir, comme membres, de faire changer notre syndicat. Nous devions devenir plus sr006500730020de nous et travailler ensemble.

Les jeunes femmes du SCFP que je rencontre aujourd’hui – qui travaillent dans les garderies, les refuges pour femmes, les t0061blissements de soins de sant,0020les c006fles, les universits002c les bibliothq0075es et les municipalits0020– me touchent vraiment. Votre volont 0064e lutter, de dire non et d’exiger le respect pour le travail que vous faites est incroyable. Et aujourd’hui plus que jamais, le mouvement syndical a besoin de jeunes travailleuses qui veulent rv0065r. De jeunes femmes qui sont prt0065s 0064iriger.

Aujourd’hui, le SCFP compte dans ses rangs plus de 60 pour cent de femmes, et plus de la moiti 0064e nos sections locales sont dirige0073 par des femmes. Je suis honore0020d’t0072e la deuxim0065 femme 006fccuper la prs0069dence du SCFP. Grace Hartman, l0075e en 1975, m’a ouvert la voie. Grace a t non seulement la premir0065 femme 0064evenir chef d’un syndicat national, elle a aussi t la premir0065 dirigeante d’un syndicat majeur 006dettre les questions d’g0061lit 0073ur la table de ng006fciation.

Notre Comit 006eational des femmes a t cr il y a plus de deux dc0065nnies. Notre Service national de l’g0061lit 0074ravaille aujourd’hui non seulement avec des femmes syndicalistes, mais aussi avec des travailleuses et travailleurs de couleur, autochtones, gais et lesbiennes et handicaps002e Ces militantes et militants veillent 0063e que nous fassions participer tous les membres de notre syndicat et 0063e que nous nous efforcions de rejoindre les travailleuses et travailleurs dans nos collectivits0020– afin de nous attaquer 006ca fermeture des refuges pour femmes et des lits d’hp00690074aux, aux compressions impose0073 aux soins 0064omicile et aux garderies, 006ca violence et au racisme croissants, aux salles de classe surpeuple0073 et sales, 006ca question d’une eau potable sr006500200065t propre pour nos familles.

Aujourd’hui plus que jamais, avec les jeunes travailleuses et travailleurs qui sont bombards0020par des prj0075gs0020qui leur font croire que les syndicats se pro0063cupent uniquement de la protection d’intrts spc0069aux , il est important de transmettre ce message : nous sommes nos collectivits002e

Nous luttons pour les droits des gens – les droits des travailleuses et travailleurs, les droits des femmes et les droits des jeunes.

Les exemples les plus frappants se trouvent dans l’Ontario de Mike Harris, dans l’Alberta de Ralph Klein – et maintenant tout spc0069alement dans la Colombie-Britannique de Gordon Campbell, o,002000640065 quelques traits de plume lg0069slative, ils suppriment des emplois par milliers, ils retirent aux travailleuses et travailleurs des droits durement acquis et ils font reculer des droits que les femmes ont mis, littr0061lement, des anne0073 006fbtenir.

Ce n’est pas une con0063idence si les mm0065s gouvernements qui ferment les refuges pour femmes sont aussi ceux qui font reculer l’q0075it 0073alariale et qui s’en prennent aux syndicats. Sans indp0065ndance c006fnomique, les femmes ne peuvent pas s’c0068apper 006ca violence dans leur foyer. Sans refuges, les femmes n’ont nulle part o 0061006c006cer. Sans syndicats, nous n’aurions pas obtenu tous ces gains aux chapitres des salaires et des avantages sociaux, des congs0020de maternit,0020des congs0020parentaux, du harcl0065ment et de l’q0075it 0065n matir0065 d’emploi.

Les enjeux que les femmes ont mis sur la place publique dans les anne0073 70 et 80 se sont retrouvs0020sur les tables de ng006fciation de tout le pays. Ce sont ces gains que les gouvernements de droite font reculer lorsqu’ils dc0068irent nos conventions collectives. C’est ce qui est en jeu lorsqu’ils disent qu’ils ne peuvent pas se permettre de nous payer ce que nous valons. Comme femmes, nous ne pouvons nous permettre rien de moins.

Et vous non plus, comme jeunes travailleuses. L’attaque lance0020contre le secteur public, syndiqu plus de 70 pour cent, est une attaque contre les emplois prs0065nts et futurs des femmes. Chaque emploi l0069min 0065st un emploi qui n’existera jamais pour une jeune personne. En outre, les emplois qui disparaissent sont parmi les emplois les mieux pays0020pour les femmes. La lutte que nous menons aujourd’hui vise autant la sant conomique des femmes que l’avenir de notre jeunesse, car il s’agit de choisir de garder l’assurance-maladie publique, de protg0065r nos sources d’eau douce et de dc0069der du genre de socit dans laquelle nous voulons vivre.

Le point sur lequel je veux insister, c’est qu’il est possible d’apporter des changements dans votre vie professionnelle – et, oui, dans notre socit – en participant 006ca vie syndicale. Les principaux ingrd0069ents du succs0020sont : joindre nos membres et les faire participer au syndicat, mobiliser nos collectivits002c t0072e prt0073 006cutter et appuyer la lutte pendant des mois, et des anne0073 s’il le faut.

Il est aussi possible d’apporter des changements 0076otre syndicat. Il faut agir selon vos principes, persvrer et apprendre 0074ravailler avec d’autres pour obtenir ces changements. Qu’il s’agisse d’un comit 0064es femmes, d’un caucus arc-en-ciel, d’un comit 0064es jeunes, d’un caucus d’action, de l’exc0075tif d’une section locale, d’un Conseil exc0075tif national ou de n’importe quoi d’autre, vous ne pourrez pas faire beaucoup de chemin en brassant les choses seule. Et vous ne pourrez certainement pas faire face aux frustrations et aux barrir0065s, et au sexisme ou au racisme seule dans votre coin. Vous ne devriez mm0065 pas essayer !

D’importants changements sont survenus dans le mouvement syndical depuis que je m’y suis engage002e Il y a plus de jeunes, de femmes et de travailleuses et travailleurs de couleur aux exc0075tifs et parmi le personnel syndical qu’il y a dix ans, et on ne parle pas d’il y a trente ans. On reconnat0020de plus en plus que les syndicats doivent se concentrer sur la mobilisation de leurs membres et sur la mobilisation des collectivits0020pour apporter des changements re006cs.

Et beaucoup de gens – mm0065 si ce n’est pas tout le monde – reconnaissent que le mouvement syndical doit travailler avec de larges coalitions de groupes de justice sociale pour atteindre ses objectifs. Aujourd’hui, il est incroyablement enthousiasmant de vivre et de travailler au sein du mouvement syndical.

Je n’essaierai pourtant de vous faire croire que tout est rose – et que tous les obstacles qui se dressaient dans le mouvement syndical se sont effondrs002e Vous ne me croiriez pas de toute fao006e !

La vr0069t,0020c’est qu’il est encore difficile pour une femme de devenir dirigeante syndicale – et c’est encore bien plus difficile de le devenir si vous t0065s une personne autochtone, ou handicape002c ou gai ou lesbienne, ou noire.

Et c’est toujours difficile d’t0072e une dirigeante syndicale. Le club des gars et les strotypes sexistes se portent encore trs0020bien merci. Je pourrais c0072ire un livre l-0064essus, mais puisque c’est une lettre que je vous c0072is, je vais me restreindre. Pour le moment, je dirai seulement qu’il y a plus de femmes que jamais qui occupent des postes de leadership dans le mouvement syndical canadien – et que, collectivement, nous refusons de nous faire coller une t0069quette, ou d’t0072e mises de ct002e

Devons-nous encore lutter ? Absolument.

La lutte en vaut-elle la peine ? Sans le moindre doute.

Il n’existe pas d’autre institution – ni d’autre lieu dans notre socit – o 006c00650073 travailleuses et les travailleurs, les jeunes, les femmes peuvent prendre le contrl00650020de leur avenir et aml0069orer leurs conditions de vie.

Il n’existe pas d’autre lieu dans notre socit o 006c00650073 travailleuses et les travailleurs peuvent devenir des leaders et ra006ciser leur plein potentiel tout en changeant la socit. Je le crois de tout mon cœur.

Solidarit 006des frr0065s et mes sœurs n’est pas seulement une chanson que nous entonnons aux rassemblements syndicaux; c’est la dc006caration de ce qui nous relie ensemble comme mouvement.

Le syndicat est un lieu pour se tenir debout. Un lieu pour grandir. Un lieu pour lutter au nom de tous les travailleurs et travailleuses, ici et partout dans le monde. C’est aussi votre lieu. Comme le disait si bien cet ancien macaron : La place d’une femme est dans son syndicat !