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Mémoire sur La protection de lenfant Présenté à L Honorable Dr. Dennis Furlong Ministre de la Santé et des Services communautaires Governement du Nouveau-Brunswick par Le Syndicat Canadien de la Fonction publique Section locale 1418 (SCFP Recherche Mars 2000)

Le Syndicat canadien de la Fonction publique (SCFP) Section locale 1418 représente les travailleuses et les travailleurs des domaines du travail social, de la réhabilitation, de la psychologie, de la thérapie, des loisirs et de la culture, dans tout le Nouveau-Brunswick. Nos membres sont des travailleurs de première ligne, confrontés à tous les problèmes sociaux auxquels font face notre société.

Un des problèmes sociaux les plus importants, est le soin des enfants. À cause des nombreux problèmes dans notre société, certains enfants sont négligés, ne reçoivent pas les soins auxquels ils ont droit, nont pas suffisamment de nourriture, vivent dans des conditions sanitaires laissant à désirer et souffrent dabus physique et mental.

Depuis les dernières années, la négligence des enfants a causé la mort dau moins trois enfants dans notre province. Tout dabord il y a eu la mort tragique de John Ryan Turner en mai 1994 à Miramichi, puis la mort de Jacqueline Dawn Brewer le 17 décembre 1996 à Saint Jean, puis la mort de Courtney Grimmer le 22 janvier 1997 à Fredericton. Ces décès ont attiré lattention du public et des médias. Dans les trois cas, les parents ont été amenés en cour. Une partie de cette attention a soulevé la question de ce que nous faisons pour nos enfants en tant que société. Une partie de cette attention sest dirigée vers le gouvernement et ce quil fait pour la protection des enfants. Une autre partie de cette attention a été dirigée vers les travailleuses et les travailleurs sociaux.

Dans le cas de la mort de John Ryan Turner, le Ministère de la Santé et des Services communautaires a demandé une étude. Pour le cas de Jacqueline Dawn Brewer, un autre rapport a été fait par le comité dexamen des décès denfants au sujet du décès de Jacqueline Dawn Brewer. Dans les deux cas, le Ministère de la Santé et des Services communautaires a dit quil suivrait les recommandations des rapports.

Une fois le rapport du comité dexamen des décès denfants au sujet du décès de Jacqueline Dawn Brewer complété, la Ministre du temps a donné sa réponse au rapport, et notre syndicat a présenté un mémoire au Ministère de la Santé et des Services communautaires en octobre 1998. Dans ce mémoire intitulé Syndicat canadien de la Fonction publique Section locale 1418, Position sur le rapport du Comité dexamen des décès denfants au sujet du décès de Jacqueline Dawn Brewer (le rapport) et sur la réponse de lhonorable Ann Breault aux recommandatinos du rapport, nous avons demandé que le gouvernement établisse un plan qui procurera plus de services à la population du Nouveau-Brunswick. Ce plan devrait comprendre lembauche dun nombre plus grand de travailleuses et de travailleurs sociaux de première ligne dans toutes les régions de la province, avec le but précis de diminuer la charge des travailleuses et des travailleurs sociaux et procurer un meilleur service. Ce document avait aussi été rendu public lors dune conférence de presse le 1er octobre 1998.

Puis, le 29 octobre 1998, notre syndicat est invité par le sous ministre Paul Lebreton, à participer à un grand projet en bien être à lenfance. Nous savions que cela était important, et le gouvernement avait notre entière collaboration ainsi que la participation complète des membres concernés. Plus de cent travailleuses et travailleurs sociaux ont donné leur temps et leur énergie au-delà de leur travail régulier. Douze comités ont été établis et des rencontres ont eu lieu de novembre 1998 à juin 1999. Ces rencontres étaient dune durée de six et parfois sept jours par mois. Certains comités ont encore des rencontres. Les gens impliqués étaient fiers parce quils pensaient être membres dune étude qui finirait par donner des résultats sur une question si importante. Leur engagement en est un de gens professionnels, qui sintéressent aux enfants de cette province. Des sujets comme les soins aux enfants, ladoption, les services denfants en résidence, la formation, les normes et les ressources humaines, ont été longuement discutés. Des rapports écrits étaient ou sont en préparation sur tous ces sujets.

Quand létude a été lancée, le sous ministre a déclaré que le Ministère était engagé envers le travail fait par les travailleuses et les travailleurs sociaux, et quils méritaient le soutien moral et légal nécessaire dans les circonstances de la mort dun enfant.

Les gens ne réalisent pas létendu du travail et les responsabilités des travailleuses et des travailleurs sociaux. Le travail des travailleuses et des travailleurs sociaux de première ligne en protection de lenfant a été détaillé dans un des rapports fait durant létude. Parmi les principales tâches, saviez-vous?

· quil faut 14 heures de travail pour terminer une enquête avec un volume de 4,103 enquêtes par année.

· quil faut 9.5 heures pour compléter une enquête dun dossier déjà dans les mains dune travailleuse ou dun travailleur social en protection de lenfant avec un volume de 385 enquêtes par année.

· quil faut 7 heures de travail quand un enfant est séparé de sa famille et nous sommes témoins de volume de 575 enfants déménagés.

· quil faut 25 heures de travail pour préparer une première audience à la cour pour un total de 540 dossiers par année.

· que 35 heures additionnelles sont nécessaires quand il y a audience pour un total de 150 par année.

· que 5 heures sont nécessaires pour faire lévaluation préliminaire de risque pour un total de 1,050 heures plus 1.5 heures pour chaque révision pour un total de 2,411 révisions par année.

· que 6 heures de travail sont nécessaires pour chaque planification de cas familial pour un total de 1,298 plans.

· que 10 heures de travail sont nécessaires pour chaque planification denfant placé sous tutelle judiciaire pour un total de 306 enfants.

· que 7.5 heures sont nécessaires pour la révision dun dossier ouvert depuis deux ans pour un volume de 416 dossiers.

· que 6 heures de travail sont nécessaires pour fermer un dossier en protection de lenfant pour un volume de 952 dossiers.

Nous devons ajouter à cela, que le suivi fait pour chaque dossier, dépendant du niveau de risque et du statut légal, prend beaucoup de temps. Ces tâches ajoutent aux problèmes et à la charge de travail des travailleuses et des travailleurs sociaux en protection de lenfant. Parce que nous sommes engagés envers un certain nombre de lois et règlements, préparer et assister à des cas en cour est très demandant et exige beaucoup de temps. Avec le nombre actuel demployés, les normes ne peuvent pas être respectées. Le temps limite, le nombre de visites, et toutes les autres questions de normes ne sont pas observées à cause du manque de personnel. Nos membres, dans ces classifications, sont dépassés par la charge de travail, et ressentent le stress relié à la trop grande quantité de travail, à la responsabilité des enfants de cette province, et au manque de soutien du gouvernement provincial.

Finalement, tout le travail fait en 1998 et en 1999 a eu pour résultat un certain nombre de rapports appelé Child Protection - Workload Measurement Team, Family and Community Social Services Division, Department of Health and Community Services, Staffing for Expectations, Childrens Residential Services, Workload Measurement Team, Family and Community Social Services Division, Department of Health and Community Services and Child in Care - Workload Measurement Team Family and Community Social Services Division, Department of Health and Community Services. Il ny a pas de doute que ces rapports sont excellents. Ils traitent des questions réelles de manière professionnelle. Toutes les 14 recommandations du rapport Child Protection vont dans la bonne direction. La même chose est vraie pour les 13 recommandations du rapport Childrens Residential Services, et pour les 12 recommandations du rapport Child in Care. Ils donnent tous les outils nécessaires pour améliorer dramatiquement le système de protection de lenfant.

Nous avons un énorme intérêt: LA MISE EN OEUVRE. Ces rapports sont maintenant depuis quelques mois, dans les mains de la direction supérieure du Ministère de la Santé et des Services communautaires. La Ministre du gouvernement antérieur a été informée du problème et des recommandations de ces rapports. Elle a refusé dagir et na pas mis en oeuvre les recommandations principales de ces rapports. Entre-temps, un nombre moins important de recommandations a été mis en oeuvre. Nous reconnaissons quil y a des étapes positives dans la bonne direction. Maintenant, le nouveau ministre de la Santé et des Services communautaires a, depuis un certain temps, les rapports en mains et a été informé de la situation. Nous croyons que cest le temps de mettre en oeuvre les recommandations les plus importantes de ces rapports: 1. It is recommended that the Department staff the Child Protection Services with 143 additional Social Workers, as identified in this assessment, as soon as is reasonably possible. (Traduction libre: On recommande que le Ministère crée, aussitôt quil est raisonnablement possible de le faire, 143 nouvelles positions de travailleuses et de travailleurs sociaux pour les services de protection de lenfant, comme identifié dans cette évaluation.), et la recommandation # 1 du rapport Childrens Residential Services où on dit It is recommended that the Department staff the Childrens Residential Services with 10 additional Social Workers, as identified in this assessment to meet the requirements of existing Standards and Skill Assessment Model. (Traduction libre: On recommande que le Ministère embauche 10 travailleuses et travailleurs sociaux pour les services denfants en résidences, comme identifié par lévaluation, pour rencontrer les exigences des normes présentes et de lévaluation du modèle de compétence.) et la recommandation # 1 du rapport de Child in Care - Workload Measurement Team où on dit que It is recommended that 19 additional Social Workers be hired immediately to adequately provide service to children in permanent care in New Brunswick. (Traduction libre: On recommande que 19 travailleuses et travailleurs sociaux additionnels soient immédiatement embauchés pour donner un service adéquatement aux enfants en soins permanents au Nouveau-Brunswick.) Sans la mise en oeuvre de ces recommandations, les travailleuses et les travailleurs sociaux ne recevront pas laide nécessaire pour redresser le problème de la charge de travail et pour traiter de manière sérieuse les questions en protection de lenfant. Nous sommes inquiets en tant que travailleuses et travailleurs de première ligne avec beaucoup dexpérience dans le domaine, que le rôle des travailleuses et des travailleurs sociaux passe au deuxième rang. Nous ne comprenons pas la logique ou la priorité du Ministère de la Santé et des Services Communautaires. Le 15 novembre 1999, le Ministre Furlong annonçait : « Une recommandation formulée dans le cadre du projet de bien-être à lenfance a entraîné lallocation récente de 18 des 300 postes permanents en soins infirmiers aux Services de protection de lenfance. » Nous ne voulons pas diminuer le rôle des infirmiers et des infirmières dans notre système. Mais, la création de position en soins infirmiers na jamais fait partie des rapports. En même temps, il faudrait admettre que ce sont les travailleuses et les travailleurs sociaux qui sont en première ligne et qui ont le premier accès direct à lenfant. Nous sommes aussi inquiets avec le programme de retraite anticipée offert à nos membres. 97 membres de la Section locale 1418 ont reçu une lettre et sont éligibles à prendre leur retraite anticipée. 63 sont des membres qui travaillent en Santé et Services communautaires. Comme tous les rapports lont indiqué, nous manquons déjà de personnel. Si ces positions ne sont pas remplacées immédiatement après le départ des employés qui prennent leur retraite, le problème de la charge de travail sera encore plus grand.


Conclusion


Nos membres ont déjà attendu trop longtemps. Les citoyens du Nouveau-Brunswick ont déjà trop attendu. Les enfants qui ont besoin de protection ne peuvent plus attendre. Il faut arrêter la souffrance et la mort. Nous demandons que les recommandations des trois rapports soient mis en oeuvre, et que le nouveau budget pour 2000 et 2001 prévoit les fonds nécessaires pour lembauche des 143 nouvelles travailleuses et nouveaux travailleurs sociaux en protection de lenfant, les 10 positions en Protection des enfants et les 19 positions en soins à lenfant. Nous demandons que les personnes qui prennent leur retraite soient remplacées au moment de leur départ.



RL : vb * siepb 491