En C.-B., il y a plus de 4 000 travailleurs dans les services d’alimentation et d’entretien dans le milieu hospitalier dont l’emploi a été privatisé et pour qui l’avenir est incertain.

Ces membres du Syndicat des employées d’hopitaux (SEH) fournissent un service public vital, subventionné par l’argent des contribuables. Pourtant, on leur refuse la sécurité d’emploi de base dont bénéficient les autres travailleurs de la santé.

Quand elles ont commencé à sous-traiter ces services critiques à des multinationales en 2003, les régies de la santé ont abandonné leurs responsa-bilités envers les travailleurs. Soudainement, ces derniers se sont retrouvés marginalisés économiquement.

On a réduit leur salaire, sabré leurs avantages sociaux et éliminé leur caisse de retraite. Le nombre d’emplois a diminué. Et chaque fois que les régies de la santé changent de fournisseurs, ces travailleurs sont congédiés.

Ils sont alors contraints de postuler de nouveau pour leur propre emploi, sans garantie d’embauche. Ceux qui sont réembauchés recommencent en bas de l’échelle salariale, sans ancienneté et avec moins d’avantages sociaux.

C’est ce qui est arrivé, il y a deux ans, quand la régie de santé Vancouver Coastal a changé de fournisseur de services d’entretien, abandonnant Aramark après dix ans pour passer à Compass Group Canada. Plus de 900 employés ont été congédiés et contraints d’envoyer leur CV partout dans la région pour retrouver un emploi.

Il y a une autre manière d’agir. Une régie de la santé peut exiger des entreprises soumissionnaires qu’elles conservent la main-d’œuvre en place aux salaires en vigueur, sans toucher à l’ancienneté ou à la convention collective.

Plus récemment, l’Université Simon Fraser, un autre établissement subventionné, a changé son fournisseur de services alimentaires en exigeant que le nouvel entrepreneur embauche toute la main-d’œuvre à un salaire égal ou supérieur à ce que versait l’ancien.

Le SEH réclame des régies de la santé de la C.-B. Qu’elles fassent la même chose. Il est temps de doter nos hôpitaux d’une main-d’œuvre stable et expérimentée qui gagne un salaire équitable et profite d’une sécurité d’emploi. Si une université publique peut respecter sa main-d’œuvre sous-traitée, pourquoi nos hôpitaux ne pourraient-ils pas faire de même?