Lundi après-midi, le président national du SCFP, Mark Hancock, s’est rendu sur la Colline du Parlement pour s’adresser au Comité des ressources humaines de la Chambre des communes au sujet de l’importance de renforcer et d’adopter rapidement le projet de loi C-58, attendu depuis longtemps.
Ce projet de loi vise à empêcher les employeurs sous réglementation fédérale d’embaucher des briseurs de grève, qu’on appelle parfois des travailleuses et travailleurs de remplacement, durant une grève ou un lock-out. Le SCFP et ses allié(e)s du mouvement syndical se battent depuis des décennies pour l’adoption d’une telle loi : c’est maintenant possible grâce à Jagmeet Singh et au NPD qui ont posé cette exigence en échange de leur appui au gouvernement libéral en 2022.
« Pourquoi la négociation collective est-elle importante au point d’être un droit protégé par la Charte au Canada et dans beaucoup d’autres pays? Parce que c’est le seul outil dont disposent les travailleuses et travailleurs pour corriger le grand déséquilibre de pouvoir entre le personnel et l’employeur, a déclaré Mark Hancock. Et c’est précisément cette inégalité que le projet de loi C-58 veut éliminer. Une négociation collective sans véritable droit de grève est profondément déficiente. »
Les membres du SCFP 2614 et du SCFP 2815, qui représentent respectivement les travailleuses et travailleurs en lock-out du Port de Québec et de Vidéotron, à Gatineau, étaient sur place pour souligner les préjudices causés aux salarié(e)s et à leurs familles lorsque le gouvernement fédéral laisse les grandes entreprises bafouer leurs droits et embaucher des briseurs de grève.
« Tout continue comme si de rien n’était pour ces deux employeurs, mais nos membres et leurs familles subissent les effets bien réels et dévastateurs de cet important déséquilibre de pouvoir. »
Mark Hancock a pressé le Comité de ne pas céder au lobbying des grandes entreprises qui souhaitent affaiblir le projet de loi en incluant dans la définition des services essentiels la notion de « bouleversement économique ». Comme le souligne Mark Hancock, le bouleversement est la raison d’être des grèves.
« Si les services essentiels sont élargis de manière à englober le bouleversement économique, la restriction du droit de grève sera inconstitutionnelle, a-t-il soutenu. Le SCFP n’hésitera pas à faire appel aux tribunaux. Et savez que nos membres ne resteront pas les bras croisés si on attaque leurs droits fondamentaux. Parlez-en au premier ministre Doug Ford. »
Le SCFP représente plus de 30 000 membres dans des milieux de travail sous réglementation fédérale qui bénéficieraient de la loi fédérale anti-briseurs de grève.