Le SCFP 4950, lequel représente les 240 ressources de type familial (RTF) qui travaillent dans les régions de Portneuf, Québec et Charlevoix, considère que ses membres sont les grands oubliés de la crise de la COVID-19.

Méconnues du public en général, les RTF sont des familles d’accueil qui hébergent une clientèle présentant une autonomie variant de légère à lourde et souffrant de multiples handicaps tels que trouble du spectre de l’autisme, alcoolisme, toxicomanie, trouble grave du comportement et de santé mentale, déficience physique et intellectuelle. À celle-ci s’ajoutent des aînés en perte d’autonomie.

Contrairement aux ressources intermédiaires (RI), lesquelles ont des installations qui peuvent comporter jusqu’à 60 chambres, les RTF peuvent accueillir un maximum de neuf personnes dans leur résidence personnelle. Leur mission consiste à améliorer leurs conditions de vie et à développer leur autonomie. Ces usagers sont jumelés par le CIUSSS ou CISSS de la région respective en fonction de leurs besoins.

« En temps normal, au cours de leurs journées, les RTF sont occupées à faire une série d’activités dans les centres de jour et ailleurs. Avec le confinement, il est devenu plus difficile de gérer tous les usagers à l’intérieur d’une maison familiale. Ces derniers sont plus anxieux et angoissés. On constate, entre autres, des agressions et de l’automutilation », se désole Denise Girard, présidente du SCFP 4950.

Alors que tous les projecteurs sont tournés vers les CHSLD, les RTF commencent à être épuisées devant la charge de travail grandissante en raison notamment de l’absence de remplaçants et de mesures strictes de confinement. De plus, elles se sentent abandonnées par le ministère de la Santé et des Services sociaux.

Les rares fois où les RTF ont fait l’objet d’une annonce du Ministère, celle-ci a eu pour effet de compliquer leur travail au lieu de le simplifier. On fait référence ici à la consigne relative à l’assouplissement des mesures en ce qui a trait à la présence des personnes proches aidantes dans les CHSLD, les RI-RTF et les RPA. Selon Mme Girard, les RTF ne devraient pas être concernées par cette mesure.

« Il s’agit de notre maison familiale, nous ne sommes pas une institution. Nous ne pouvons pas accueillir des personnes extérieures à notre milieu en cette période de confinement. C’est un non-sens! », conclut la présidente du syndicat.

Le Syndicat canadien de la fonction publique représente 760 RTF à travers le Québec.