Selon le syndicat représentant les agents de bord d’Air Canada, la décision de la compagnie de verser des primes mirobolantes à ses dirigeants alors qu’elle effectuait des démarches pour bénéficier d’une aide fédérale et qu’elle mettait à pied des milliers d’employés, est effrontée et immorale.
« Verser des millions de dollars en primes aux dirigeants, alors que leurs travailleurs sont laissés à leur propre sort est totalement immoral. La compagnie a mené le gouvernement fédéral en bateau et ce sont nos membres et la population canadienne qui en paient le prix. Il est plus que temps que Justin Trudeau prenne la situation en main », a déclaré le président du Syndicat canadien de la fonction publique, Mark Hancock.
Le versement en 2020 de 10 millions de dollars en primes pandémie et en options d’achat d’actions spéciales aux hauts dirigeants et gestionnaires d’Air Canada a été dévoilée hier. Ces bonus ont été versés alors que la compagnie mettait à pied des dizaines de milliers d’employés sans leur permettre d’obtenir la subvention salariale fédérale et qu’elle exerçait des pressions en vue d’obtenir une aide fédérale de 5,9 milliards de dollars.
« La dernière année a été très difficile pour nos membres. Avec ces primes, c’est comme si on nous rouait de coups alors que nous sommes déjà au sol. Notre employeur nous a tourné le dos, il nous a empêchés de recevoir la bouée offerte par le gouvernement sous forme de subvention salariale et les dirigeants se sont ensuite rempli leurs poches de façon éhontée. Pour en rajouter, le gouvernement fédéral est resté là à ne rien faire », a conclu le président de la Composante Air Canada du SCFP, Wesley Lesosky.
Le SCFP représente près de 10 000 agents de bord d’Air Canada et d’Air Canada Rouge. La grande majorité a été mise à pied en raison de la pandémie qui a cloué la plupart des avions au sol depuis mars 2020.