Malgré un décret provincial stipulant qu’ils ont le droit de demander et d’obtenir des masques N95 pour traiter des cas présumés de COVID-19, les employés en soins de longue durée de Peel se voient toujours refuser l’accès à ces masques. C’est ce qu’affirme le syndicat représentant 900 employés de première ligne dans quatre établissements municipaux de la région de Peel.
« Même avec des preuves qui montrent que les nouveaux variants de la COVID-19 sont potentiellement plus contagieux, une préposée aux services de soutien de la personne (PSSP) de la Sheridan Villa s’est récemment vu refuser un masque N95 », raconte Salil Arya, président de la section locale 996 du SCFP. « C’est dire qu’on a refusé à cette préposée et aux résidents dont elle s’occupe la protection supplémentaire qu’offrirait un masque N95. Cette pratique doit cesser. »
Le risque d’infection à la COVID-19 chez les travailleurs des soins de longue durée et des autres soins de santé est bien documenté. Plus de 18 500 travailleurs de la santé de l’Ontario ont contracté le virus.
Des recherches récentes sur les variants montrent que ceux-ci sont plus infectieux et peut-être plus mortels. Il est également de plus en plus démontré que la COVID-19 se transmet par aérosol. La semaine dernière, la commission québécoise de la sécurité au travail a commencé à obliger les travailleurs de la santé dans les établissements de soins de longue durée, les hôpitaux et les autres zones chaudes en environnement de soins à porter un masque N95 ou un modèle encore plus performant.
Lors de la première vague de la pandémie, on a refusé aux employés en SLD de Peel l’accès aux masques N95. Le SCFP 966 avait alors porté plainte par le biais de la procédure de règlement des griefs.
« Malheureusement, la Région de Peel retarde le traitement du grief, déplore M. Arya. C’est inacceptable. C’est irresponsable de mettre ainsi en danger la santé et la sécurité du personnel soignant. De plus, cela va à l’encontre d’une directive provinciale qui dit que le personnel a le droit de demander et de recevoir un masque N95 en présence ne serait-ce que d’un cas possible de COVID-19 dans l’établissement. »
En effet, la directive COVID-19 no 5 de l’Ontario stipule qu’un employé de la santé peut accéder à un respirateur N95 lorsqu’il est en contact avec un cas suspecté, probable ou confirmé et que la distance de deux mètres ne peut pas être respectée.
« Les gestionnaires des SLD de la Région de Peel devraient accorder une plus grande priorité au contrôle de la propagation de l’infection et à l’amélioration de la sécurité dans nos établissements », estime Salil Arya, qui se dit aussi préoccupé par l’exposition du personnel de blanchisserie des établissements de Peel. « Ces travailleurs ne sont pas différents des autres membres du personnel. Eux aussi sont exposés au risque d’infection et méritent d’avoir accès à un niveau supérieur d’EPI. »
Récemment, des centaines de professionnels de la santé, d’ingénieurs, de scientifiques et de citoyens canadiens ont signé une lettre ouverte aux premiers ministres, aux responsables de la santé publique et au gouvernement fédéral. Ils y réclament des mesures pour lutter contre le risque de transmission de la COVID-19 par aérosols inhalés.