Des garderies, des éducatrices et éducateurs et des familles de l’Ontario se dressent contre un groupe de propriétaires de garderies à but lucratif qui prévoient une série de fermetures dans la province.

« La communauté des services éducatifs de l’Ontario désapprouve clairement les tactiques employées cette semaine par ce groupe de propriétaires de garderies subventionnées par le gouvernement de l’Alberta », déclare Carolyn Ferns de la Coalition ontarienne pour de meilleurs services éducatifs à l’enfance.

Des exploitants de garderies, grands et petits – parmi lesquels le YMCA du Grand Toronto, le Treetop Children’s Centre à Toronto, le Milton Community Resource Centre à Peel, le Rising Oaks Early Learning de la région de Waterloo et Andrew Fleck Children’s Services à Ottawa – ont écrit aux familles pour les rassurer sur le fait qu’ils n’avaient rien à voir avec la manœuvre de protestation des garderies à but lucratif et qu’au contraire, ils travaillent d’arrache-pied pour que les services de garde à 10 $ par jour soient mis en place pour les familles de l’Ontario.

Quant à elle, l’Association of Early Childhood Educators Ontario (AECEO), l’association professionnelle représentant les éducatrices et éducateurs de la petite enfance de la province, a déclaré que la meilleure façon de garantir à l’ensemble des travailleuses et travailleurs des garderies un travail décent et un salaire professionnel consistait à fédérer tous les programmes de l’Ontario sous le système de services à 10 $ par jour. « La mise en place de n’importe quel système prend du temps et s’accompagne de défis. Les salaires et les conditions de travail en Ontario gagneraient certainement à être améliorés, mais ça ne veut pas dire pour autant qu’il faille interrompre le projet des services de garde à 10 $ par jour avec tous les avantages qu’il comporte et recèle pour les éducatrices et éducateurs. En fait, il n’a jamais été aussi urgent de le mettre en œuvre », estime Alana Powell, directrice générale de l’AECEO.

De leur côté, des parents dénoncent dans les réseaux sociaux les tactiques employées par les propriétaires de services à but lucratif, qui sacrifient des places en garderie et compromettent les tarifs réduits.

« Les établissements à but lucratif […] demandent que le programme de garderies à 10 $ par jour du système d’AGJE soit démantelé et remplacé par des allocations directes aux familles […]. En tant que parent, je dis que ce serait un cauchemar. Il ne faut pas laisser les garderies à but lucratif ruiner tout ce que le système d’AGJE nous a fait gagner. Les réductions récentes des frais de garde ont transformé la vie des familles », a écrit sur X Brynne Sinclair Waters, une mère de famille torontoise.

La semaine dernière, le Treetop Children’s Centre de Toronto a adressé aux familles une lettre commençant ainsi : « Nous savons que les fermetures progressives de garderies auront des effets désastreux pour les familles de Toronto. Que les choses soient claires : nous sommes un établissement à but non lucratif […] et nous tenons à ce que notre communauté sache que nous ne participerons pas à ces fermetures. »

À Ottawa, Andrew Fleck Children’s Services a également écrit aux familles la semaine dernière : « Les propriétaires de garderies à but lucratif veulent un profit illimité, mais on peut se demander comment un tel objectif peut être atteint sans compromettre la qualité. Quoi qu’il en soit, maintenant que le secteur est largement financé par les contribuables, il est naturel de limiter les profits. »

En Ontario, plus de 70 % des places en garderie sont proposées par des services à but non lucratif, dont le personnel et la direction se préparent à mettre en œuvre la nouvelle formule de financement et à réduire les frais de garde à 22 $ par jour un maximum en 2025.