Saskatoon, Sask. – La Bibliothèque publique de Saskatoon essaie de soustraire à la section locale 2669 du SCFP ses 28 employés ayant des tâches de supervision. Elle compte parmi les premiers employeurs saskatchewanais à recourir agressivement aux nouvelles dispositions de la Loi sur l’emploi de la Saskatchewan (Saskatchewan Employment Act ou SEA) qui entrera en vigueur dans un mois exactement.

L’employeur a rencontré les syndiqués qui ont des tâches de supervision pour les informer qu’il demandera leur retrait de l’unité de négociation. À ce stade, on ne connaît ni les raisons justifiant cette décision ni les conséquences qu’elle aura sur les travailleurs concernés.

« Cette annonce génère beaucoup de stress et d’inquiétude chez nos membres, raconte la présidente de la section locale, Dolores Douglas. Ceux-ci craignent pour leur sécurité d’emploi, leurs avantages sociaux, leur salaire et leur avenir. »

Syndicats et employeurs ont jusqu’au 29 avril 2016 pour conclure un accord de statu quo qu’on appelle « accord irrévocable ». Passée cette date et à tout moment par la suite, un employeur pourra demander à la commission des relations de travail d’exclure ses superviseurs de l’unité de négociation et du syndicat auxquels ils ont choisi d’appartenir. Plusieurs grands employeurs saskatchewanais ont conclu de tels accords, dont le ministère de la Santé, SAHO et le Gouvernement de la Saskatchewan.

« Nous ne comprenons pas cette décision, ajoute Mme Douglas. Rien ne la justifie. La bibliothèque vit déjà des difficultés de financement et de main-d’œuvre ; pourquoi un employeur municipal, financé par l’État, irait-il gaspiller du temps et des ressources dans le but d’affaiblir l’unité de négociation et de saper la sécurité d’emploi ? »

« Les travailleurs ont le droit d’appartenir au syndicat de leur choix, souligne le président du SCFP-Saskatchewan, Tom Graham. Le SCFP combattra tout employeur qui tentera de lui soustraire des syndiqués superviseurs. Nous sommes prêts à utiliser tous les moyens à notre disposition, y compris les moyens juridiques. Nous sommes en pleine campagne électorale provinciale. Tout gouvernement qui désire obtenir l’appui des syndiqués devrait tenir compte de notre récente contestation en vertu de la charte des droits et libertés et abroger immédiatement la loi régressive sur le travail du Parti saskatchewanais. »