Les conseils du gigantesque cabinet McKinsey ont fait exploser la Banque de l’infrastructure du Canada (BIC). Le temps est venu de corriger cette erreur.
Le 16 mai, le SCFP a plaidé en faveur de la création d’une véritable banque publique devant un comité de la Chambre des communes qui enquête sur le rôle de McKinsey dans la conception et les débuts de la Banque de l’infrastructure du Canada (BIC).
Diane Therrien, spécialiste à la recherche, a expliqué comment McKinsey et d’autres acteurs corporatifs comme BlackRock ont radicalement remodelé le mandat de la banque.
Au début, la BIC était censée accorder des prêts à faible coût aux municipalités pour des projets d’infrastructure. Puis, le gouvernement libéral a confié la conception de la banque à un groupe consultatif du milieu corporatif présidé par Dominic Barton de McKinsey. L’attention de la banque s’est alors brusquement déplacée vers des projets à but lucratif qui coûtent plus cher, apportent moins et obligent les communautés à privatiser.
Alors que la banque fait face à un examen quinquennal, le SCFP réclame une refonte majeure de la BIC afin qu’elle puisse répondre aux besoins des communautés et lutter contre la crise climatique.
La BIC était vouée à l’échec dès le départ. Plus de cinq ans après sa création, elle n’a même pas atteint son propre objectif d’attirer des investissements privés. Le manque de transparence et d’imputabilité a été gravement problématique dès le premier jour.
Heureusement, il n’est pas trop tard pour que la banque change de cap. « Il existe, dans le monde, des modèles de bonnes banques dont on peut s’inspirer. Pas besoin de réinventer la roue », a dit Diane Therrien.
Celle-ci a souligné que l’infiltration des gouvernements par des cabinets-conseils est un problème répandu. Ces entreprises sont motivées par le profit et rendent des comptes uniquement à leurs actionnaires, pas au public.
« McKinsey et les autres cabinets-conseils sont connus pour recommander aux gouvernements des mesures qui sapent le travail de la fonction publique et qui cherchent à persévérer sur la dangereuse voie néolibérale vers la privatisation des services publics », a expliqué Diane Therrien au comité.
Regardez le témoignage du SCFP :