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OTTAWA – Selon des données compilées par l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) entre 2009 et 2014, le taux de réadmission des patients à l’Hôpital d’Ottawa s’est accru de 8,8 pour cent à 9,6 pour cent au cours de cette période. Le taux de réadmission de cet hôpital est donc plus élevé que la moyenne ontarienne (9,1 pour cent en 2014) et plus élevé que la moyenne du réseau régional de santé de Champlain (8,7 pour cent en 2014), qui comprend Ottawa et la majeure partie de l’Est de la province. Le taux enregistré à l’Hôpital d’Ottawa est également beaucoup plus élevé que la moyenne canadienne.

« Cette statistique ne fait que refléter les impacts des quatre années de profondes coupures de lits et de services qui sont survenues à l’Hôpital d’Ottawa »,» déplore le président de la section locale 4000 du SCFP, Rob Driskell.

« Quand il n’y a pas suffisamment de lits, certains patients sont renvoyés chez eux avant d’être suffisamment rétablis, et cela fait en sorte qu’un plus grand nombre doivent être réadmis à l’hôpital parce qu’ils étaient trop malades et qu’ils n’auraient jamais dû obtenir leur congé en premier lieu », analyse Driskell.

Des compressions majeures dans le financement des hôpitaux, des séjours d’hospitalisation raccourcis, des patients maintenus hors des hôpitaux et une réduction de la capacité d’accueil des établissements de santé sont les mesures qui sont au coeur des réformes orchestrées par les libéraux en matière de santé. « Nous croyons donc qu’il y a une corrélation claire entre les compressions budgétaires provinciales survenue à cet hôpital et les taux de réadmission qui ont été enregistrés », souligne Rob Driskell.

Selon les statistiques colligées, la durée moyenne des séjours des patients hospitalisés a chuté de 13,4 pour cent au cours des quatre dernières années. Dans le reste du Canada (sauf au Québec) les jours d’hospitalisation par habitant ont pourtant augmenté de 8,4 pour cent au cours des quatre dernières années.

L’annonce faite l’an dernier par l’Hôpital d’Ottawa, à l’effet que les nouvelles mamans et leurs bébés allaient dorénavant devoir quitter l’hôpital après 24 heures, plutôt que 48 heures, est l’un des nombreux exemples de changements qui surviennent dans les hôpitaux et qui sont susceptibles d’expliquer la flambée des réadmissions. Ces congés hâtifs pour les nouvelles mères et leurs bébés ont été mis en place malgré une mise en garde sévère de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC), qui prévenait, dès 2007, que : « Une augmentation des sorties précoces de l’hôpital après la naissance d’un bébé accroît les risques de mortalité et de morbidité néonatale (…). Le nouveau-né qui reçoit son congé de l’hôpital en moins de 48 heures est plus à risque que la mère. »

Cette déclaration de la SOGC faisait référence à une grande étude faite à Washington sur la mortalité néonatale. Dans le cadre de cette étude, les chercheurs avaient examiné 47 879 naissances survenues entre 1989 et 1990. Et durant cette période, 9101 nouveau-nés avaient reçu leur congé de l’hôpital avant d’atteindre 30 heures de vie. Or, au sein de ce groupe de nouveau-nés, le taux de mortalité était significativement plus élevé (dans la première année de vie) que chez les nouveaux-nés qui avaient été hospitalisés plus longtemps à leur naissance.

Par ailleurs, une étude menée à l’Hôpital pour enfants de l’Ouest de l’Ontario (qui porte désormais le nom d’Hôpital pour enfants du London Health Sciences Centre) s’était penchée sur les visites de nouveaux-nés âgés de moins de neuf jours dans les services d’urgence. Et l’étude constatait que les nouveaux-nés qui avaient quitté l’hôpital moins de 36 heures après leur naissance devaient être réadmis à l’urgence dans 33 pour cent des cas. 

« Cette hausse marquée du taux de réadmissions à l’Hôpital d’Ottawa ne fait que confirmer l’expérience vécue par les patients et les familles qui avaient fait l’objet du rapport « Poussés hors de l’hôpital, et abandonnés à la maison », qui a été publié en 2014-2015. Chaque réadmission à l’hôpital constitue un  revers ou une tragédie pour une famille, et ce, tant physiquement, émotivement que d’un point de vue économique.

« Les réadmissions représentent aussi des coûts énormes pour le système de santé, parce que ces cas nécessitent généralement des séjours beaucoup plus longs pour les patients. Les libéraux ont sabré les budgets des hôpitaux de 20 pour cent au cours des quatre dernières années, ce qui fait en sorte que le système de santé doit maintenant fonctionner avec beaucoup moins de lits disponibles, alors qu’on doit pourtant soigner un nombre croissant de malades.  La province doit financer ses hôpitaux convenablement », insiste le président du Conseil ontarien des syndicats d’hôpitaux (CSHO / SCFP), Michael Hurley.

Pour plus d’informations, veuillez contacter :

Michael Hurley
Président, Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO / SCFP)
 416-884-0770

Rob Driskel
Président de la section locale 4000 du SCFP
 613-859-3366

Stella Yeadon
Service des communications du SCFP
 416-559-9300