Il est grand temps que les travailleurs canadiens obtiennent des hausses salariales acceptables. Les salaires grimpent lentement, à un rythme beaucoup plus faible que ceux des PDG, y compris ceux du secteur public.

Les salaires de base prévus dans les grandes conventions collectives réglées en 2016 n’ont augmenté en moyenne que de 1,3 %, ce qui est bien au-dessous des taux d’inflation prévus pour la durée de ces conventions. Comme le montre le tableau, à l’exception de l’Î.-P.-É., les augmentations moyennes négociées en 2016 seront inférieures à la hausse prévue de l’indice des prix à la consommation des deux prochaines années.

Les gains hebdomadaires moyens et les gains horaires moyens pour tous les travailleurs, syndiqués ou non, n’ont augmenté que de 0,4 % et 1,1 % en 2016, la  hausse la plus faible depuis des décennies. Entre-temps, la rémunération annuelle moyenne versée aux 100 PDG les mieux payés au pays a atteint 9,5 millions de dollars pour chacun en 2015, en hausse de 6,8 % par rapport à la moyenne de l’année précédente. Une bonne partie de la rémunération des PDG se fait en action, ou en options d’achat d’actions. Les options d’achat d’actions et toute augmentation de la valeur des actions sont imposées à la moitié du taux que doivent payer les travailleurs ordinaires sur leur revenu d’emploi.

Dans le secteur public, les échelles salariales sont plus équitables que dans le secteur privé, mais la rémunération de nombreux cadres grimpe aussi de façon troublante, pendant que le salaire de la plupart des travailleurs tire de l’arrière. Par exemple, entre 2008 et 2016, la rémunération des hauts fonctionnaires de la Colombie-Britannique a augmenté de 25 %, jusqu’à 366 000 $, deux fois la hausse du salaire de base moyenne de 12,6 % touchée par les travailleurs du secteur public pendant la même période.

Les salaires des hauts fonctionnaires de l’Ontario ont augmenté de 33 %, jusqu’à 427 326 $, entre 2008 et 2015, plus de deux fois la hausse salariale moyenne reçue par les travailleurs du secteur public de la province pendant cette période. Entre-temps, la rémunération du PDG d’Ontario Power Generation et de celui de Hydro One, nouvellement privatisée, pourraient bientôt atteindre 4 millions de dollars chacun.

Nous devons mettre un terme aux salaires galopants des PDG et plutôt offrir aux travailleurs des hausses de salaires acceptables.

Hausses des salaires et des prix

Moyenne canadienne

Féd.

CB

AB

SK

MB

ON

QC

NB

NE

IPE

TN

Hausse moyenne du salaire de base dans les conventions collectives en 2016

1,3%

1,3%

1,3%

1,2%

1,0%

1,7%

1,5%

1,1%

1,8%

1,7%

2,6%

1,9%

Inflation de l’IPC en 2016

1,4%

1,4%

1,8%

1,1%

1,1%

1,3%

1,8%

0,7%

2,2%

1,2%

1,2%

2,7%

Inflation moyenne prévue en 2017*

2,2%

2,2%

2,0%

1,9%

2,1%

2,2%

2,3%

1,8%

2,4%

2,1%

2,1%

2,9%

Inflation moyenne prévue en 2018*

2,0%

2,0%

1,8%

2,1%

2,2%

2,1%

2,0%

1,9%

1,9%

2,0%

2,0%

1,9%

* Selon les dernières prévisions de la Banque TD et des banques RBC et BMO au 8 nov. 2016, et les règlements salariaux de Travail Canada  https://www.canada.ca/fr/emploi-developpement-social/services/donnees-conventions-collectives/salaires.html