Photo of Mark HancockMark Hancock | Président national du SCFP

Nous connaissons bien l’histoire du combat de David contre Goliath. Durant le mois d’août, les agent(e)s de bord d’Air Canada, représentés par le SCFP, se sont attaqués à Goliath non pas une, mais deux fois.

Après l’expiration de leur convention collective d’une durée de 10 ans, plus de 10 500 agent(e)s de bord d’Air Canada voulaient accomplir deux objectifs à la table de négociation : obtenir une augmentation salariale cohérente avec l’inflation et mettre fin au travail non payé.

Air Canada a refusé en bloc.

Le gouvernement libéral de Mark Carney aurait pu dire à Air Canada de faire preuve de bon sens et de négocier de bonne foi, mais il a préféré prendre la défense de l’entreprise contre ses travailleuses et travailleurs dont 70 % sont des femmes et dont beaucoup gagnent moins de 30,000 $ par année.

Mais nos membres se snt sont tenus debout, livrant un mandat de grève fort à 99,7 %, puis en déclenchant la grève afin de défendre leurs droits et ceux de leurs collègues.

En quelques heures seulement, le gouvernement Carney est venu à la rescousse d’Air Canada, invoquant l’article 107 du Code canadien du travail pour mettre fin à la grève et soumettre les négociations à un arbitrage de différend.

Mais nos membres n’ont pas reculé.

Air Canada a tenté de faire invalider notre grève, avec l’appui du gouvernement, mais le mouvement syndical et la population canadienne se sont mobilisés massivement pour nous soutenir dans notre quête de justice.

Le jour suivant, les lignes de piquetage étaient encore plus imposantes partout au pays.

Quand Air Canada et le gouvernement Carney ont finalement compris que nos membres n’allaient pas reculer devant leurs tactiques d’intimidation et que ce conflit pouvait seulement se résoudre à la table de négociation, la compagnie est revenue négocier.

C’est ainsi que les agent(e)s de bord ont obtenu une entente supérieure à ce qui était proposé avant la grève, prouvant que les avancées réelles se gagnent à la table de négociation.

Nos membres ont aussi fait la preuve que l’ingérence du gouvernement dans les négociations pour faire pencher la balance en faveur des employeurs et des grandes entreprises entrave indûment la paix industrielle au Canada – et cette pratique doit cesser.

C’était la huitième fois en deux ans que le gouvernement utilisait l’article 107 pour bafouer les droits de travailleuses et travailleurs et sauver la peau des directions d’entreprise. Les employeurs sont bien confortables dans leurs stratégies de sabotage des négociations et pensent avoir le gros bout du bâton en demandant au gouvernement d’intervenir. Le président d’Air Canada a même admis durant une entrevue télévisée que la compagnie aérienne misait depuis le début sur l’intervention du gouvernement fédéral pour résoudre les négociations en sa faveur.

Assez c’est assez. Nous ne sommes pas le plus grand syndicat et le plus fort au Canada pour rien. Nous avons envoyé un message clair au gouvernement et à tous les employeurs au pays. L’époque du favoritisme politique permettant au gouvernement de faire le sale boulot des entreprises privées est révolue.

Il reste encore beaucoup de travail à faire pour mettre fin au travail non payé dans le secteur du transport aérien ainsi que pour faire abroger l’article 107 du Code.

Mais pour l’instant, célébrons les deux victoires des agent(e)s de bord d’Air Canada contre Goliath. Nos membres ont tenu tête tant aux menaces et à l’intimation de l’une des plus grandes entreprises au pays qu’à celles du gouvernement, de la meilleure façon qui soit : avec courage et détermination.