Ce soir, en ce dixième anniversaire du Jour des enfants et des jeunes pris en charge, des dizaines de jeunes pris en charge par les sociétés d’aide à l’enfance de la province dormiront dans des motels, des hôtels et des hébergements de location de courte durée par manque de places dans les foyers d’accueil et les centres de traitement. L’un d’entre eux, un jeune avec autisme, vit depuis des mois dans les bureaux d’une agence.

Les foyers non accrédités devraient être une solution de dernier recours. Un nouveau sondage mené auprès de 27 sections locales du SCFP représentant les travailleuses et travailleurs des agences de protection de l’enfance de la province a révélé que les deux tiers des agences ont placé des enfants aussi jeunes que deux ans dans des motels, des hôtels, des hébergements de location de courte durée et des bureaux au cours de la dernière année. La majorité des agences l’ont fait à plusieurs reprises. Certains enfants et jeunes ne restent que quelques nuits tandis que d’autres languissent pendant des mois.

« Les jeunes qui entrent dans le système de protection de l’enfance sont parmi les plus vulnérables et ont le plus besoin de soutien. Les motels ne sont pas un endroit pour fournir ce soutien. Les hôtels ne peuvent pas aider les enfants victimes de traumatisme à retrouver la confiance. Et les lits de camp installés dans des bureaux ne remplaceront jamais un foyer bien doté en personnel », a déclaré Fred Hahn, président du SCFP-Ontario. « On sait ce à quoi ressemblent des soins appropriés, et ce n’est pas ce dont il est question. Le ministre des Services à l’enfance et des Services sociaux et communautaires, Michael Parsa, affirme qu’il s’agit d’une option de dernier recours, mais cette situation se produit tous les jours parce que ce gouvernement a fait tout en son pouvoir pour miner le système de protection de l’enfance, en réduisant le financement des organismes, en privatisant les soins et en éliminant le bureau de l’intervenant provincial en faveur des enfants et des jeunes de l’Ontario. C’est une guerre contre les enfants vulnérables. »

Ces derniers mois, des enfants et des jeunes placés dans des motels infestés de punaises de lit et menacés par la traite des personnes ont fait les manchettes. Le personnel à la protection de l’enfance de première ligne affirme que même dans les meilleurs scénarios – dans des hôtels ou des hébergements de location à court terme propres et sûrs – ces installations ne répondent pas aux besoins considérables des jeunes, en plus de coûter aux agences plus d’un million de dollars par année par placement.

« Quand on prend une ou un jeune en charge, on a comme priorité de s’assurer que cette personne est en sécurité. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’on peut commencer à rebâtir sa confiance et son sentiment d’appartenance. Mais rien de tout cela ne peut se produire dans un motel, où il est impossible d’avoir une vie privée, une routine adéquate ou des repas cuisinés à la maison », a expliqué Lorrie Peppin, une intervenante de première ligne en protection de l’enfance qui a plus de 20 ans d’expérience. « On a demandé à rencontrer le ministère pour lui faire part de nos constatations. Au lieu de cela, ce gouvernement a fait fi de nous et des besoins des jeunes. Il a créé cette crise et ce sont les enfants qui souffrent. »

Les Ontariennes et Ontariens qui ont des préoccupations peuvent envoyer un message au ministère des Services à l’enfance et des Services sociaux et communautaires pour exiger la fin de la pratique consistant à entreposer les jeunes dans des foyers non accrédités : www.cupe.on.ca/abetterCAS