L’augmentation des inégalités de revenu fait régulièrement les manchettes. On sait par exemple que les 100 PDG les mieux payés au Canada gagnent 193 fois plus que le travailleur moyen. Pourtant, on accorde moins d’attention aux inégalités encore plus flagrantes en matière de richesse et à leurs effets selon le genre.

Oxfam a écrit dernièrement que huit multimilliardaires—tous des hommes—possèdent maintenant la même richesse que la moitié la plus pauvre du monde. Le 1 % le plus riche de la population du monde possède autant que l’autre 99 % de l’humanité. Les deux multimilliardaires les plus riches du Canada, David Thompson et Galen Weston, possèdent autant de richesse que les 30 % les plus pauvres du pays. Les deux hommes ont hérité de leur fortune.

Il est important de s’attarder à la richesse, car elle est un reflet du pouvoir et de la sécurité économique. Elle assure l’autodétermination et le contrôle, ainsi que la capacité à gagner un revenu et à influencer le pouvoir politique. Dans le monde, les femmes possèdent beaucoup moins de richesse que les hommes et donc, moins de pouvoir. Même si le rapport n’applique pas cette grille, il est crucial de souligner que les femmes racisées, autochtones et autrement marginalisées souffrent d’écarts de richesse et de pouvoir encore plus importants.

Au Canada, les hommes sont plus susceptibles d’exploiter et de travailler pour des entreprises privées, tandis que les femmes forment 63 % de la main-d’œuvre du secteur public. Les femmes sont beaucoup plus susceptibles de travailler dans « l’économie des soins », dont les soins de santé, la garde des enfants, les soins de longue durée, les services sociaux, les services à la personne et les services communautaires – souvent dans des emplois à temps partiel et précaires. Elles fournissent aussi des soins non rémunérés aux membres de leurs familles, de leurs ménages et de leurs collectivités.

Le pouvoir des entreprises augmente avec la concentration de la richesse. Une poignée de méga-sociétés extrêmement rentables contrôlent de plus en plus leurs marchés et peuvent acheter la concurrence et influencer les gouvernements, notamment en faveur de la privatisation des services. Les politiques fiscales ont permis aux riches de s’enrichir, une tendance qui a profité en immense majorité aux hommes, pendant que dans le secteur public, les mesures d’austérité, les gels salariaux et les compressions dans les services publics frappent le plus durement les femmes, tant comme fournisseuses que comme utilisatrices des services publics.

Oxfam Canada (dont les employés sont membres de la section locale 2722 du SCFP) s’intéresse aux droits des femmes comme élément central de l’élimination de la pauvreté dans le monde et de l’édification d’une économie qui profite aux 99 %. Oxfam Canada fait la promotion d’une plus grande équité fiscale et demande au gouvernement fédéral de faire en sorte  que le travail des femmes soit payé, égal et valorisé par les mesures suivantes :

  • Garantir des salaires de subsistance au Canada, notamment en établissant le salaire minimum à 15 $ l’heure; et exiger que les entreprises canadiennes établies à l’étranger offrent des normes de travail acceptables pour les femmes.
  • Mettre fin à l’écart salarial entre hommes et femmes et veiller à ce que les femmes soient traitées équitablement, peu importe leur emploi, notamment en adoptant des lois proactives sur l’équité salariale et en protégeant les droits des travailleuses domestiques.
  • Investir dans des services publics, comme les services de garde à l’enfance et les soins aux personnes âgées, réduisant ainsi le travail non payé, effectué présentement par les femmes, redirigeant ce labeur vers des emplois rémunérés.
  • Augmenter le budget de l’aide internationale pour s’attaquer à la pauvreté dans le monde et faire avancer les droits des femmes partout sur la planète.

Pour en savoir plus : https://www.oxfam.org/fr/campagnes/egalite