Chères consœurs,
Chers confrères,
La Journée de commémoration des personnes transgenres est célébrée le 20 novembre partout dans le monde en mémoire des personnes transgenres et transsexuelles qui ont été assassinées en raison de la haine ou de la peur. Les personnes qui ne vivent pas leur vie selon les attentes sociales de leur sexe biologique continuent d’être des cibles d’une brutalité choquante. Les personnes trans sont aussi particulièrement vulnérables au harcèlement et à l’exclusion sur une base quotidienne, que ce soit au travail ou ailleurs.
Les droits des personnes trans sont des droits de la personne. Mettre fin à toutes les formes de discrimination et de violence est une lutte importante et, comme nous l’a rappelé le dramaturge canadien Tomson Highway lors de notre congrès national, les syndicats protègent la dignité humaine. Le SCFP a un fier passé de défense des droits des personnes trans et de soutien des précurseurs transgenres dans nos lieux de travail et nos collectivités.
Audrey Gauthier, une des trois représentantes trans au sein du Comité national du triangle rose, est passée à l’histoire, en novembre dernier, lorsqu’elle a été élue présidente de la section locale 4041 du SCFP, section locale qui représente les agentes et agents de bord d’Air Transat basés à Montréal. Elle est devenue la première personne ouvertement trans à être élue présidente d’une section locale au Canada.
Deidra Roberts, une préposée à l’entretien de la Ville de Regina, aide à sensibiliser les gens en parlant de son expérience en tant que femme trans. Dans une récente entrevue accordée à onmyplanet.ca (en anglais seulement), elle a parlé franchement des défis que pose la transition à devenir une femme, lorsqu’on est un homme, tout en continuant de travailler. La consœur Roberts est une membre active du conseil exécutif de la section locale 21 du SCFP.
Il y a encore beaucoup de travail à faire pour que les personnes transgenres puissent jouir des mêmes droits que la plupart d’entre nous prennent pour acquis.
Au cours des dernières années, des efforts ont été faits pour offrir une protection juridique explicite aux personnes trans en ajoutant l’« identité sexuelle » et l’« expression sexuelle » à la liste des motifs interdits de discrimination dans les lois sur les droits de la personne. Terre-Neuve-et-Labrador, l’Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse et l’Ontario ont ajouté les deux motifs, tandis que le Manitoba n’a ajouté que l’« identité sexuelle ». Le projet de loi C-279 ajouterait la protection de l’« identité sexuelle » dans le Code des droits de la personne du Canada et des dispositions sur les sentences pour crimes haineux dans le Code criminel, mais ce projet de loi est présentement examiné au Sénat.
D’autres besoins fondamentaux ne sont toujours pas satisfaits. La couverture par l’assurance-maladie pour des traitements et une chirurgie associés au changement de sexe est inégale dans tout le Canada. Obtenir un changement de nom et de sexe sur des documents essentiels comme les certificats de naissance et les passeports est un obstacle pour de nombreuses personnes trans. Pouvoir utiliser les toilettes publiques sans avoir peur de subir des attaques verbales ou physiques est une autre préoccupation quotidienne. Il continue d’y avoir des obstacles quant à l’accès au logement, à l’emploi, à la santé et aux services sociaux.
Qu’est-ce que vous et votre section locale pouvez faire pour vous assurer que les personnes trans vivent et travaillent de façon sécuritaire et en toute dignité?
- Apprenez-en davantage sur leurs préoccupations et sur la façon d’être une ou un allié de l’égalité. Invitez une militante trans à prendre la parole devant les membres de votre section locale. Demandez à ce que des cours et des présentations sur l’égalité de la Direction du développement syndical soient offerts dans votre région. Visionnez la présentation du SCFP sur le harcèlement et la discrimination transphobes en emploi et dans les soins de santé sur le site Web du SCFP, ou regardez l’entrevue accordée par Deidra Roberts au onmyplanet.ca.
- Négociez des dispositions visant à préciser que votre clause de non-discrimination couvre l’identité et l’expression sexuelles, et négociez un congé payé pour les membres en transition.
- Exercez des pressions pour l’inclusion de l’identité et de l’expression sexuelles dans les lois sur les droits de la personne et les crimes haineux.
- Soutenez les efforts de la collectivité pour étendre le financement public à la chirurgie pour changement de sexe et à d’autres services de santé pour les personnes trans.
- Participez aux commémorations du 20 novembre pour honorer les vies perdues et pour sensibiliser davantage les gens sur les préoccupations des personnes trans.
Et n’oubliez pas de nous parler des mesures que vous prenez pour promouvoir les droits des personnes trans et les défendre. Ces gestes de solidarité nous gardent forts et inspirent d’autres personnes à se joindre à la lutte.
Nous vous prions d’accepter nos salutations solidaires et de fierté.
Le président national,
Paul Moist
Le secrétaire-trésorier national,
Charles Fleury