L’engagement du gouvernement de l’Ontario envers une norme de soins de quatre heures dans les établissements de soins de longue durée (SLD) est le bienvenu, affirme le syndicat qui représente 35 000 travailleurs des SLD de la province.

Selon Candace Rennick, secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario, le syndicat est heureux que le gouvernement prenne des mesures pour améliorer la qualité de vie des aînés et des travailleurs.

« Nous appuyons toute initiative qui nous fait avancer de manière tangible vers l’amélioration des conditions pour les résidents et les travailleurs des établissements de SLD, dit-elle. Cet engagement représente un pas en avant important et nécessaire vers une réforme significative. S’il est mis en œuvre correctement, ce sera une énorme victoire pour les résidents et les travailleurs. »

Cependant, elle ajoute qu’il faut enchâsser cette norme de soins dans la loi plutôt que l’inclure dans la réglementation.

« Une norme de soins de qualité qui s’appuie sur la force de la loi offre une meilleure protection aux résidents et aux travailleurs. Nous ne pensons pas qu’il soit dans l’intérêt public que cette mesure soit laissée à la réglementation, qui peut être supprimée ou modifiée d’un simple coup de stylo sans consultation publique. »

Le SCFP s’attend à être consulté tout au long de ce processus, car il possède les connaissances et l’expertise nécessaires pour fournir des conseils sur les questions de dotation et la mise en œuvre d’une norme de soins, précise-t-elle.

Candace Rennick estime que le calendrier de quatre ans que se donne le gouvernement pour faire respecter la norme de soins n’est pas assez ambitieux, soulignant les efforts du Québec pour embaucher 10 000 travailleurs en soins de longue durée pendant la pandémie.

« Nous reconnaissons que recruter un grand nombre de travailleurs constitue un défi, en particulier au milieu d’une crise de dotation en personnel et d’une pandémie. Mais le sentiment d’urgence à imposer une norme de soins de base doit être plus fort. Nous croyons qu’il est possible d’accélérer le processus par une stratégie de dotation complète qui comprend des mesures semblables à celles prises par le Québec. »

Pour sa part, Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO-SCFP), prévient que le plan de dotation du gouvernement devra rendre l’emploi attrayant en garantissant un poste stable et bien rémunéré.

Le Québec a réussi à augmenter sa dotation en offrant 26 $ pour un emploi à temps plein avec avantages sociaux et régime de retraite et 21 $ pour la formation, rappelle-t-il.

« Les travailleurs des soins de longue durée méritent un emploi à plein temps avec une rémunération équitable, l’accès aux avantages sociaux, un régime de retraite et des conditions de travail décentes. Nous avons vu les conséquences de la sous-évaluation de leur travail : un exode de travailleurs et une crise du personnel. Cela ne doit plus jamais se reproduire. »

Fred Hahn, président du SCFP-Ontario, remercie le NPD de l’Ontario d’avoir maintenu cette question à l’ordre du jour législatif. Les néo-démocrates ont présenté une loi sur la norme de soins minimaux de quatre heures à quatre reprises depuis 2016. Récemment, ils publiaient un plan complet de refonte du secteur.

Hahn promet que le SCFP talonnera le gouvernement conservateur de l’Ontario sur son engagement.

« Nous sommes conscients que ce résultat est en partie dû aux échecs tragiques d’un système défectueux qui a coûté la vie à plus de 1 900 personnes pendant la pandémie. Je suis fier de la façon dont notre syndicat a travaillé avec ses partenaires de coalition et le NPD de l’Ontario pour nous amener à ce stade. La réforme des soins de longue durée est une priorité. Nous continuerons de plaider, avec nos partenaires et nos alliés communautaires, pour que ce gouvernement rende compte de ses promesses. »

Debra Maxfield, présidente du Comité de coordination des travailleurs de la santé du SCFP-Ontario, voit dans ce résultat un grand moment pour les membres du SCFP qui se battent pour une norme minimale de soins dans les SLD depuis plus d’une décennie.

« Nos membres, tant dans le domaine des soins de longue durée que dans l’ensemble du SCFP-Ontario, font campagne depuis plus d’une décennie sur la nécessité d’une norme minimale de soins prescrite par la loi, parce qu’ils savent à quel point c’est important pour les personnes âgées. Et les travailleurs connaissent de première main les répercussions de mauvaises conditions de travail dans les établissements. Ceci témoigne de nos efforts collectifs, avec d’autres intervenants partout en Ontario, et je veux que nos membres ressentent l’importance de cette annonce par rapport à tout ce qu’ils ont fait au fil des ans. »