Hallway of hospitalCe matin, lors d’audiences d’urgence, le SCFP s’est prononcé contre le projet de loi 7, la soi-disant Loi pour plus de lits et de meilleurs soins. Ces audiences étaient organisées par le Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario. Le projet de loi 7 ne créera pas plus de lits et il n’améliorera pas les soins. Il favorisera plutôt le plan des conservateurs de Ford visant à privatiser le système de santé de l’Ontario.

Le projet de loi du gouvernement obligera les personnes âgées et les autres patientes et patients à quitter l’hôpital, qui leur donne des soins appropriés et où ils attendent une place dans un cadre approprié pour recevoir des soins alternatifs, pour aller occuper un lit vide dans un établissement privé de soins de longue durée. Rappelons que ces établissements doivent afficher un taux d’occupation de 98 pour cent pour recevoir leur plein financement de l’État.

 « Si ces établissements ont des lits libres, c’est d’abord et avant tout parce qu’ils font très mal leur boulot », a déclaré Debra Maxfield, présidente du Comité de coordination des travailleuses et travailleurs de la santé (CCTTS) du Syndicat canadien de la fonction publique et travailleuse en soins de longue durée. « On l’a constaté avec le taux de mortalité très élevé qu’ils affichaient au plus fort de la pandémie de COVID-19. Le déplacement forcé de personnes âgées et de personnes ayant un handicap d’un hôpital financé par l’État vers un établissement de SLD représente une nouvelle forme de privatisation rampante du système de santé. »

Avant l’annonce qu’on pourrait transférer des gens contre leur gré d’un hôpital vers un établissement de SLD, le SCFP avait estimé que le secteur des SLD aurait besoin d’un apport de 45 000 infirmières, infirmiers et préposées et préposés aux services de soutien à la personne (PSSP) d’ici la fin de 2024-25. Il a aussi estimé que ce secteur aura besoin de 5 000 autres membres du personnel (entretien ménager, alimentation, gestion, administration, maintenance, loisirs, physiothérapie). Le projet de loi 7 n’investit pas adéquatement dans la dotation en personnel des soins de longue durée, des soins à domicile et des soins de réadaptation.

« Ces problèmes, je les vois de mes propres yeux, a ajouté Mme Maxfield. C’est la réalité quotidienne de ceux et celles qui travaillent dans la santé. La capacité d’attirer et de retenir suffisamment de personnel a été soumise à une immense pression en raison du sous-financement chronique des soins de santé et des SLD publics par les gouvernements qui se sont succédé, sans parler de l’épuisement professionnel et de la faiblesse des salaires qui, en plus, sont en train de reculer, si on tient compte de l’inflation, à cause de la loi 124. Le projet de loi 7 du gouvernement ne fait rien pour résoudre ces problèmes dont il est au fait parce qu’ils les causent et les aggravent depuis des années. »

Dans le but d’accélérer l’adoption de son projet de loi et de le soustraire à l’examen du public, le gouvernement a choisi de ne pas tenir d’audiences publiques et de réduire les débats à l’Assemblée législative au minimum. Les audiences organisées aujourd’hui par le NPD tentaient d’introduire un certain degré de débat public dans ce projet de loi mal informé. « Le gouvernement espère que les gens ne remarqueront pas la véritable intention de son projet de loi et qu’ils ne s’y opposeront pas, a conclu Debra Maxfield. Or, nous sommes là. Nous l’avons remarqué. Et nous nous y opposons. »