En réponse à la pression croissante, le premier ministre Doug Ford a annoncé que son gouvernement procédera une fois de plus à un audit du système de protection de l’enfance de l’Ontario. L’audit précédent, qui a coûté des millions de dollars aux contribuables, a eu lieu il y a à peine quatre ans.
« J’ai le tournis », avoue Fred Hahn, président du SCFP-Ontario. « C’est clair que ce qui manque aux conservateurs, c’est un engagement envers les enfants et les familles en crise, ainsi que les personnes incroyables qui s’efforcent d’offrir du soutien au sein d’un système victime de sous-financement. Les jeunes vulnérables, dont les enfants à besoins particuliers, sont carrément en train de mourir seul(e)s dans des chambres de motel parce qu’il n’y a aucun autre endroit où les loger depuis que le gouvernement a cessé de financer les foyers de groupe publics. C’est choquant de voir que la solution retenue consiste à procéder à un audit, et non à annuler la privatisation tout en s’engageant clairement à financer les enfants et les familles dans le besoin. »
« Le gouvernement conservateur est responsable de la douleur et de la souffrance endurées par ces enfants innocent(e)s. Un audit ne permettra aucunement d’atténuer les conséquences des décisions gouvernementales à l’origine de la crise actuelle en matière de placement. »
Le problème de sous-financement de la Société d’aide à l’enfance (SAE) de l’Ontario n’est pas nouveau. En 2022, Ford reconnaissait publiquement que son gouvernement devait faire mieux : « Nous, moi compris, veillerons à ce que je m’y consacre, comme nous l’avons toujours fait, et ce sera l’une de mes priorités dès la fin des élections. »
« Eh bien, M. Ford, vous êtes premier ministre depuis maintenant six ans. Il est grand temps de passer de la parole aux actes. Avec votre engagement aveugle à l’égard de la privatisation, vous avez laissé tomber ces enfants et les personnes qui travaillent sans relâche pour les épauler. Vos politiques ont failli à la province, renchérit Fred Hahn. Doug Ford et le parti conservateur devraient déjà avoir pris conscience du problème. Les travailleuses et travailleurs qui soutiennent les enfants et les familles touchées en connaissent la solution : nous avons besoin d’un système public entièrement financé qui soutient les enfants et les familles vulnérables. »
« La poursuite de la privatisation et le sous-financement chronique de notre système de protection de l’enfance ne sont pas soutenables pour nos communautés », affirme Karen Trench, présidente du SCFP 2190, qui représente les travailleuses et travailleurs de la Société catholique d’aide à l’enfance de Toronto. « Moins d’argent se traduit par moins de personnel et de ressources. Le modèle de financement des conservateurs délaisse les enfants à besoins particuliers. Le travail de prévention nécessite des coûts pour lesquels la SAE ne reçoit pas de financement. Mais la formule de financement de Ford repose plutôt sur le placement des enfants en famille d’accueil; nous voulons du financement pour laisser les enfants dans la communauté.
« Les conservateurs de Ford ont créé ce problème, et nous devons maintenant le régler, s’exclame-t-elle. La dernière chose dont ces enfants ont besoin, c’est qu’on dépense des millions de dollars pour des consultants et des comptables aux honoraires exorbitants afin d’effectuer un autre audit. Les enfants ont besoin de logements sûrs dotés d’un nombre suffisant de professionnel(le)s formé(e)s. Ce n’est pas sorcier. »
Le SCFP-Ontario exhorte le premier ministre Ford et le ministre Parsa à arrêter de faire de la politicaillerie sur le dos des enfants et à assurer un financement immédiat, important et durable maintenant!