Le SCFP demande au gouvernement fédéral d’élargir l’accessibilité à l’assurance-emploi et d’augmenter le soutien aux chômeurs et aux travailleurs malades. Depuis des décennies, l’assurance-emploi exclut de nombreux travailleurs et verse des prestations trop faibles pour pouvoir vivre dignement. Il est temps de renforcer cet élément essentiel du filet de sécurité sociale canadien.

La pandémie a démontré que l’assurance-emploi ne répond pas aux besoins des travailleurs. De plus, la réponse du Canada à la COVID-19 a illustré ce qu’il est possible de faire lorsque les gouvernements consacrent des ressources à la bonification des mesures de soutien du revenu.

L’assurance-emploi fonctionnait mal et était inadéquate avant la pandémie. Moins de la moitié des chômeurs ont droit à des prestations, et ces dernières font en sorte que de nombreux bénéficiaires vivent sous le seuil de pauvreté. L’accès à l’assurance-emploi est inéquitable, les hommes étant plus susceptibles que les femmes d’y avoir droit, et la couverture est inégale d’une région à l’autre.

Dans un mémoire présenté récemment au comité permanent de la Chambre des communes qui étudie l’assurance-emploi, le SCFP a réclamé des changements qui permettraient de renforcer et d’élargir le programme. Voici les recommandations du SCFP:

  • élargir l’accessibilité pour qu’un plus grand nombre de travailleurs reçoivent des prestations, ce qui renforcera le soutien offert aux femmes, aux travailleurs précaires et aux travailleurs migrants.
  • augmenter le niveau des prestations et rendre permanente la prestation minimale de 500 dollars par semaine fixée comme plancher pour la Prestation canadienne d’urgence (PCU).
  • soutenir les travailleurs qui souffrent de problèmes de santé persistants pendant la pandémie et faire passer les prestations de maladie de l’assurance-emploi de 15 à 50 semaines.
  • veiller à ce que les travailleurs les plus durement touchés par la pandémie, y compris les travailleurs du transport aérien, puissent avoir accès à l’aide à la formation sur une plus longue période et aux programmes de formation de l’assurance-emploi.
  • respecter les travailleurs qui sont en bonne partie propriétaires du programme en adoptant une loi qui empêche les gouvernements actuel et futurs de piller la caisse d’assurance-emploi.

L’échec du programme actuel trouve ses racines dans les compressions drastiques et les restructurations effectuées dans les années 1990. Depuis, les gouvernements conservateurs et libéraux qui se sont succédé ont continué d’éroder et de négliger l’assurance-emploi.

Offrir aux travailleurs canadiens un soutien du revenu adéquat et corriger notre programme d’assurance-emploi déficient aiderait les Canadiens à traverser le reste de la pandémie de COVID-19, en plus de jeter les bases d’une reprise plus rapide. Cela nous permettrait aussi d’être mieux préparés aux prochaines crises.