OTTAWA, ON – Les décisions récentes du gouvernement conservateur auront pour effet de séparer des centaines de femmes de leurs enfants, souvent pour plusieurs années, voire de manière permanente. Les changements apportés au Programme des aides familiaux résidants (PAFR) compliquent injustement la vie des travailleuses migrantes qui souhaitent devenir citoyennes canadiennes. Des milliers de travailleuses vulnérables devront en effet être séparées de leur famille plus longtemps pour garder leur emploi.
« Le Syndicat canadien de la fonction publique demande au gouvernement conservateur d’annuler les modifications au PAFR et d’ainsi faciliter la réunification des familles des travailleuses et travailleurs migrants. Des milliers de travailleurs migrants, surtout des femmes, entrent au Canada pour travailler comme aides familiaux auprès d’enfants canadiens. Notre pays ne devrait pas les remercier de leur contribution en les exploitant », a déclaré le président national du SCFP, Paul Moist.
L’exécutif national du SCFP a adopté une résolution d’opposition aux changements abusifs apportés au PAFR. Il réclame de meilleures politiques qui permettront aux aides familiaux d’entrer au Canada accompagnés de leur famille. Cette résolution réclame aussi des modifications au PAFR et au Programme des travailleurs étrangers temporaires afin qu’ils protègent les droits des travailleurs migrants, en plus de répondre aux besoins des employeurs canadiens.
« Il faut modifier ces programmes pour qu’ils respectent les droits des travailleurs migrants, par exemple en rendant les permis de travail ouverts et spécifiques à une occupation donnée. En vertu des programmes actuels concoctés par les Conservateurs, les travailleurs migrants signent le plus souvent un contrat à long terme avec leur employeur, ce qui les rend encore plus vulnérables à l’exploitation ou à une déportation injustifiée », a expliqué Paul Moist.
Le SCFP demande au Canada de signer la Convention concernant le travail décent pour les travailleuses et travailleurs domestiques (C189) de l’Organisation internationale du travail (OIT), ainsi que la Convention de l’ONU sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille. Enfin, le syndicat demande au gouvernement conservateur de se conformer à la Déclaration universelle des droits de l’homme dans tout le dossier des travailleurs migrants.
Le SCFP demande l’élimination des programmes actuels de travail temporaire. Au lieu, le syndicat propose que tous les travailleurs étrangers aient accès à l’acquisition de connaissances et aux stages d’apprentissage, à un salaire décent et à la sécurité du revenu, ainsi qu’au statut de résident permanent dès l’entrée au pays. Des investissements accrus dans les programmes sociaux et les services publics, de même qu’un programme d’immigration bonifié, seraient aussi profitables aux travailleurs étrangers.
Pour en savoir plus, contactez :
Philippe Gagnon
Relationniste du SCFP
613 894-0146
pgagnon@scfp.ca
Réunion du Conseil exécutif national
Les 10-11 décembre 2014
Résolution du Conseil exécutif national
Programme concernant les aides familiaux résidants (PAFR) et au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET)
Le SCFP NATIONAL doit :
- S’opposer aux changements apportés dernièrement par le gouvernement conservateur au Programme concernant les aides familiaux résidants (PAFR) et au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET);
- S’engager à renforcer son appui aux campagnes menées par des travailleurs migrants pour contester ces changements;
- Appuyer des changements positifs au PAFR et au PTET, comme les suivants :
- Permettre aux travailleurs de venir au Canada comme résidents permanents au départ;
- Rendre le permis de travail ouvert et fonction de l’emploi, contrairement au système actuel qui asservit les travailleurs à un employeur particulier;
- Mettre fin à la séparation des familles en permettant aux membres des familles d’accompagner les aides familiaux résidants au Canada;
- Protéger les travailleurs migrants contre une déportation injuste et assurer une véritable application des normes du travail et des droits fondamentaux.
- Écrire au gouvernement fédéral pour exiger :
- Que des changements positifs soient apportés au PAFR et au PTET de manière à assurer l’application des droits fondamentaux aux travailleurs migrants au Canada;
- Que le Canada devienne signataire de la Convention sur le travail décent pour les travailleuses et travailleurs domestiques (C189) de l’Organisation internationale du travail et de la Convention internationale des Nations Unies sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille;
- Que le Canada adhère à la Déclaration universelle des droits de l’homme de l’ONU.
PARCE QUE :
- Les changements apportés au PAFR créent de nouvelles menaces pour les travailleuses et travailleurs domestiques en bloquant les voies existantes vers la citoyenneté et en façonnant le programme comme un autre PTET;
- Les changements apportés au PTET actuel maintiennent et renforcent des conditions de travail déjà précaires pour les travailleurs migrants au Canada;
- Le Canada a créé plusieurs versions de PTET dans le cadre d’une stratégie de « course vers le fond » qui utilise les travailleurs migrants comme source de main-d’œuvre à bon marché et qui affaiblit la syndicalisation, rabaisse les salaires et réduit les conditions de travail de tous les travailleurs au Canada;
- Les travailleurs migrants n’ont pas accès aux droits fondamentaux prévus dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de l’ONU (articles 2, 22, 23, 24, 25) que le Canada a pourtant signée le 10 décembre 1948;
- Le respect des droits de la personne et des droits du travail, le statut de résident permanent à l’arrivée au Canada et le plein accès aux services sont indispensables pour garantir les droits et le bien-être des travailleurs migrants;
- Plutôt que d’un programme de travail temporaire, les travailleurs étrangers ont besoin de formation et d’acquisition de compétences, d’un salaire de subsistance et de la sécurité du revenu, d’un investissement dans des programmes sociaux et des services publics, d’un programme d’immigration robuste et de la résidence permanente à l’arrivée.