Sept mois après le début de la pandémie mondiale, de nombreux employés de soutien de première ligne du secteur de la santé manitobain doivent encore se battre pour obtenir de l’équipement de protection individuelle (EPI) adéquat pour les protéger et assurer la sécurité des personnes dont ils s’occupent.
« La fourniture d’EPI est très inégale dans les hôpitaux, les établissements de soins de longue durée et les soins à domicile », raconte Debbie Boissonneault, présidente du SCFP 204, qui représente 14 500 employés de soutien de la santé œuvrant pour l’ORSW et Soins communs. « Partout à Winnipeg, des employés de soutien se voient refuser de l’équipement de protection ou doivent argumenter pour en obtenir. »
Le lundi 19 octobre, le SCFP 204 a déposé des griefs de principe dans 55 établissements de santé de l’ORSW et de Soins communs. Le syndicat invoque l’absence de constance dans la fourniture de masques N95 aux employés de soutien travaillant avec des patients, des résidents ou des clients positifs à la COVID-19. Dans certains cas, on ne fournit plus d’écrans faciaux.
Les responsables de la santé limitent les masques N95 aux circonstances où il peut y avoir présence de transmission du virus par aérosol. Selon le SCFP, cette protection devrait être automatique pour les employés de soutien qui lavent, nourrissent ou nettoient des patients et des résidents.
Les griefs ciblent, entre autres, les établissements Middlechurch Home of Winnipeg, Misericordia Health Centre et Golden West Centennial Lodge, qui ont tous déclaré des éclosions de COVID-19 hier.
« Dans certains établissements, les aides-soignants doivent supplier pour obtenir l’EPI approprié avant de travailler auprès de personnes infectées par la COVID, explique Debbie Boissonneault. À notre avis, l’employé en soins de santé qui est assigné à une unité, à un résident ou à un client infecté par la COVID devrait automatiquement recevoir tout l’équipement de protection disponible, sans retard ni résistance. »
Le syndicat a aussi déposé des griefs au nom des travailleurs en soins à domicile, dont beaucoup n’ont toujours pas reçu de masques N95. Certains travailleurs ne savent pas si leurs clients sont positifs à la COVID ou en attente du résultat de leur test.
« Les travailleurs des soins à domicile font tout leur possible pour venir en aide à leurs clients, mais on traite leur santé et leur sécurité comme si elles étaient secondaires par rapport au reste du système de santé, déplore Debbie Boissonneault. Ils côtoient des Manitobains très vulnérables. Protégeons donc nos travailleurs et nos citoyens ! »
Les travailleurs en soins à domicile disposent également de très peu de congés de maladie s’ils sont appelés à s’isoler. Le nouveau programme fédéral de congés de maladie sera utile, mais il n’ira pas assez loin pour couvrir une période d’auto-isolement de quatorze jours.
« Le gouvernement et les employeurs doivent assurer la sécurité de tout le personnel de soutien de la santé, point final, insiste-t-elle. Nous avons vu ce qui peut arriver quand on ne protège pas adéquatement le personnel et les résidents. Il faut agir tout de suite. »
Ces griefs ont été présentés au début de la Semaine du personnel de soutien de santé, qui, au Manitoba, souligne annuellement l’apport de ces travailleurs.
Le SCFP 204 représente 14 500 travailleurs de soutien de la santé au sein de l’ORSW et de Soins communs.