cupe998_manitobahydroSelon le SCFP 998, la publication du très attendu « rapport Wall » ouvre la porte à de nouvelles formes de privatisation chez Manitoba Hydro, grâce au recours à des partenariats public-privé (PPP), à la vente de divisions entières de notre service public provincial et à l’introduction de sociétés privées dans la production d’électricité au Manitoba.

« L’approche Pallister pour privatiser Manitoba Hydro consiste à en prendre une pointe à la fois », estime la présidente du SCFP 998, Michelle Bergen. « Ce gouvernement est en train de découper des morceaux de notre société d’État pour les vendre, de fermer des filiales et d’introduire potentiellement des PPP dans notre infrastructure hydroélectrique pour permettre la production d’électricité à but lucratif. »

Le rapport Wall recommande de poursuivre le démantèlement de Manitoba Hydro en dissolvant les filiales qui, selon le document, ne sont pas « essentielles » au travail du service public. Brad Wall suggère au gouvernement de les vendre et « d’appliquer le produit » de ces ventes au remboursement de la dette. Il a même fait allusion spécifiquement à la division gaz naturel.

Le rapport Wall appelle explicitement à la fin d’un système entièrement public en introduisant sur le marché des entreprises privées à but lucratif. Par exemple, la recommandation 2.1 du rapport encourage le gouvernement à envisager l’accès du secteur privé au transport hydroélectrique pour permettre aux entreprises privées de concurrencer Manitoba Hydro sur le marché de l’exportation.

Le rapport s’intéresse aussi à l’introduction de partenariats public-privé (PPP) dans les projets hydroélectriques.

Le PPP est une forme de privatisation; le rapport Wall recommande clairement d’ouvrir « en catimini » la porte à la privatisation de Manitoba Hydro. « Les PPP sont plus chers, moins surveillés et se traduisent par des profits importants pour le privé sur le dos des citoyens. »

Les PPP sont souvent vantés sur la prétention que le secteur privé assume des risques précédemment assumés par l’État. Mais ce soi-disant transfert de risque se fait à prix fort.

« Les entreprises à but lucratif qui participent aux PPP sont motivées par le profit, pas par l’intérêt public, souligne Mme Bergen. En fin de compte, aucune entreprise privée ne prendrait le risque associé à la construction de barrages hydroélectriques dans le nord du Manitoba sans s’attendre à un profit important. Or, ce sont les Manitobains qui paieront pour ce profit, tout en perdant au change en matière de reddition de comptes. »

Le gouvernement néo-démocrate précédent avait adopté une loi pour assurer une meilleure surveillance, transparence et reddition de comptes des projets de PPP au Manitoba. C’est l’une des premières lois que le gouvernement Pallister a jetée à la poubelle à son arrivée au pouvoir, en 2016.

En octobre 2019, le gouvernement Pallister a chargé l’ancien premier ministre de la Saskatchewan Brad Wall de prendre la tête d’une commission d’enquête secrète sur le projet de station de transport et de conversion Bipole III de Manitoba Hydro et la centrale Keeyask. Le rapport a été annoncé le vendredi 26 février 2021.

La section locale 998 du SCFP représente environ 900 employés de bureau et techniques de Manitoba Hydro.