Les syndicats représentant les travailleurs de la santé de tout l’Ontario ont tenu une conférence de presse appelant à une action immédiate pour mettre fin à la crise des soins de longue durée.
Le SCFP-Ontario, le SEIU Healthcare et Unifor, les syndicats qui représentent collectivement plus de 70 000 travailleurs des soins de longue durée, condamnent l’inaction du gouvernement de l’Ontario et s’inquiètent de la hausse importante des cas de COVID-19.
« Nous approchons d’une deuxième vague », prévient Candace Rennick, secrétaire-trésorière du SCFP Ontario, qui représente près de 35 000 membres dans le secteur. « Et je me demande si on a tiré des leçons de la première. Nous avons sonné l’alarme concernant le sous-financement chronique, le manque d’effectifs et la recherche de profits au détriment de la vie des résidents et des travailleurs. Le premier ministre Ford a maintenant une deuxième chance d’écouter et d’agir. »
Sharleen Stewart, présidente du SEIU Healthcare, avait ceci à ajouter : « Les travailleurs, les experts en soins aux personnes âgées, les personnes âgées elles-mêmes et leurs proches chantent tous la même chanson : ils réclament une dotation en personnel accrue pour améliorer les soins aux aînés. Ils réclament des emplois à temps plein pour nos héros de la santé. Et ils conviennent tous qu’il faut uniformiser le salaire des PSSP, parce qu’un PSSP est un PSSP, où qu’il travaille. Accordons-leur une augmentation et un régime de retraite. Ces politiques sont toutes essentielles. Il ne faut pas se contenter d’en choisir une et de jeter les autres. Ensemble, elles forment un véritable plan d’action pour régler les problèmes du système de soins de longue durée de l’Ontario. N’attendons plus. »
« Cette pandémie a fait des milliers de morts », rappelle Jerry Dias, président national d’Unifor. « Il est maintenant temps pour le gouvernement de s’attaquer à la crise des soins de longue durée. Nous réclamons simplement que le gouvernement travaille avec nous, avec les travailleurs de première ligne, afin de réparer les soins de longue durée avant la prochaine tragédie. »
Les trois syndicats (auxquels se sont joints des préposés aux services de soutien à la personne lors de la conférence de presse) ont appelé à l’enchâssement dans la loi d’un minimum de quatre heures de soins par résident et par jour, comme le propose un projet de loi d’initiative parlementaire qu’on pourrait adopter dès cette semaine.
En outre, ils ont plaidé en faveur de la fin des soins à but lucratif, notant que ce sont les établissements privés qui ont enregistré le plus grand nombre de cas. La motivation du profit, selon la coalition, a abouti à des mesures de réduction des coûts. Par exemple, les établissements privés ont 17 pour cent moins de personnel que ceux à but non lucratif.
« Fini, les beaux discours, lance Candace Rennick. Les travailleurs de première ligne en ont assez des promesses creuses. Ils ont besoin de plus de personnel, de plus de financement et de plus de protection pour assurer leur sécurité et protéger leurs résidents. »