Vendredi, des dirigeants syndicaux britanno-colombiens qui participaient à une manifestation d’appui aux membres du SCFP 1816 ont jeté l’opprobre sur l’employeur de ceux-ci, la Croix Bleue du Pacifique (Pacific Blue Cross ou PBC), qui cible les prestations de retraite tout en se présentant comme un fournisseur de prestations progressiste.

Les membres du SCFP 1816 en sont à leur deuxième mois de grève. Vendredi matin, ils se sont réunis à l’extérieur du siège social de l’entreprise. Devant la foule, les dirigeants syndicaux ont exhorté PBC à respecter ses employés et à cesser de s’en prendre à leurs prestations.

Selon le secrétaire-trésorier du SCFP-C.-B., Trevor Davies, les agissements de PBC ne sont pas à la hauteur de la réputation d’employeur progressiste de l’entreprise : « La situation est tellement ironique ! Une entreprise dont l’activité principale consiste à fournir des prestations d’assurance collective aux travailleurs syndicaux des quatre coins de la province se bat pour réduire les prestations de ses propres employés. Sur quelle planète cette stratégie, qui consiste à attaquer son propre modèle d’affaires tout en s’en prenant aux travailleurs retraités qui ont rendu sa réussite possible, est-elle sensée ? »

La présidente par intérim de MoveUP Together, Lori Mayhew, a souligné que la stratégie de négociation de PBC n’a rien de bien original : « Partout, les employeurs essaient de soutirer le plus d’argent et d’avantages sociaux possible à leurs employés dévoués. Et ils le font en utilisant les mêmes tactiques : de fausses prétentions sur leurs difficultés financières et les compressions qu’elles entraînent nécessairement ; un refus de négocier ou de s’asseoir à la table ; ou encore, se présenter à la table les mains vides et sans aucune intention de mettre de l’eau dans son vin. Nous connaissons toutes leurs manigances ; elles ne fonctionneront pas. »

Selon Aaron Ekman, secrétaire-trésorier de la Fédération du travail de la Colombie-Britannique, c’est l’attitude de confrontation du PDG de l’entreprise, Jan K. Grude, qui est responsable du conflit de travail : « On n’a jamais vu un tel climat de peur et de méfiance dans cette entreprise. Les travailleurs qui y sont depuis plusieurs années nous disent que le moral n’y a jamais été aussi bas. Est-ce là le souvenir que veut laisser M. Grude de son passage à la direction ? »